Port-au-Prince, Haïti – Obtenir ou remplacer une carte électorale à l’Office National d’Identification (ONI) est devenu un véritable cauchemar pour de nombreux citoyens. Alors que ce document devrait être facilement accessible et gratuit, il s’avère être, dans la pratique, un privilège difficile à atteindre.
En cas de perte, le citoyen doit se munir d’un rapport de police confirmant la disparition de la carte. Pourtant, même avec cette preuve en main, le parcours reste semé d’embûches. Files d’attente interminables, procédures opaques, et parfois même demandes financières illégales : les plaintes se multiplient contre des agents accusés de transformer un service public en commerce parallèle.
« Au lieu de faciliter la vie des citoyens, l’ONI leur complique l’existence. Récupérer une carte perdue devrait être simple, or c’est devenu un fardeau », déplore un usager rencontré devant un bureau de l’institution.
Pour beaucoup, cette situation fragilise non seulement le droit à l’identité, mais aussi la participation citoyenne aux élections et aux autres activités administratives. Dans un pays où la carte électorale constitue le principal document d’identification, chaque obstacle dans son obtention devient un frein à l’exercice de la citoyenneté.
Face à ce problème persistant, plusieurs voix s’élèvent pour exiger une réforme en profondeur du système d’identification nationale. L’État est appelé à garantir un service transparent, efficace et véritablement au service du public, afin que le droit à l’identité cesse d’être un luxe et redevienne ce qu’il doit être : un droit fondamental
Alceus Dilson, Communicologue, Juriste
E-mail : Alceusdominique@gmail.com