Alors que la population murmure que les maigres ressources d’Haïti devraient servir à bâtir une armée nationale forte et une police capable de déloger les gangs, la Primature de Didier Alix Fils-Aimé a choisi une autre voie : signer un contrat mirobolant avec le sulfureux mercenaire américain Erik Prince, patron des anciennes sociétés militaires privées, pour « combattre les gangs et percevoir les taxes » en Haïti.
Un choix explosif qui a fait bondir l’ex-émissaire spécial des États-Unis pour Haïti, Dan Foote. Sur X (ex-Twitter), il n’a pas mâché ses mots :
« Wow – je n’avais jamais vu ça venir avec Erik Prince. C’est assez abaisser d’essayer de gagner de l’argent avec #Haïti, surtout maintenant, mais c’est ce que font les mercenaires et les prostituées. »
Touché dans son orgueil, Erik Prince a aussitôt dégainé une réplique musclée :
« Remarque importante : nous ne sommes pas payés par les contribuables américains. Absolument pas. En tant que diplomate américain responsable d’Haïti, la criminalité, les meurtres et le chaos ont connu une croissance exponentielle. Pourquoi ne pas vous asseoir, vous taire et laisser les adultes aider le peuple haïtien là où vous avez échoué ? »
Mais Dan Foote, fidèle à son franc-parler, n’a pas lâché l’affaire :
« J’en ai vu assez de mes propres yeux. Et je n’étais pas dans le marais – j’étais dans l’un des endroits les plus difficiles de la planète. J’ai démissionné avant que le crime, le meurtre et le chaos ne s’amplifient. Mais l’histoire et les faits ne t’ont jamais gêné.
Les hommes riches et prétentieux avec de petites bites et des armes ne sont pas nécessairement des adultes.
Regardez l’historique de votre entreprise, puis discutons de l’échec. »
Entre mercenaires et diplomates démissionnaires, la guerre des mots est lancée, pendant qu’Haïti s’enfonce dans une crise où la sécurité se monnaye au prix fort, et où la Primature semble avoir choisi son camp : celui des fusils privés plutôt que des institutions publiques.

