Documents confidentiels du sommet Trump-Poutine retrouvés dans un hôtel en Alaska
Des clients d’un hôtel en Alaska ont découvert huit pages de documents relatifs aux rencontres de vendredi entre le président Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, rapportait samedi NPR.
Ces documents détaillaient le programme du sommet, avec horaires et lieux, ainsi que le menu du déjeuner, le plan de table et les numéros de téléphone de trois membres du personnel de l’administration Trump. Ils ont été retrouvés dans l’imprimante de l’hôtel Captain Cook, un établissement quatre étoiles situé à Anchorage, à proximité de la base militaire où s’est tenue la rencontre.
La relation entre Trump et Poutine a longtemps oscillé entre tension et rapprochement. Vendredi, les deux dirigeants ont foulé ensemble un tapis rouge, avant de discuter d’une éventuelle fin de la guerre en Ukraine. La rencontre s’est terminée brusquement, sans accord sur un cessez-le-feu. Trump a toutefois déclaré aux journalistes qu’il s’agissait d’« une réunion extrêmement productive », tout en admettant qu’« ils n’y étaient pas encore parvenus ». Interrogé par Sean Hannity sur Fox News, il a qualifié l’entretien de « 10 sur 10 ».
Les documents révèlent quels responsables ont pris part aux discussions. Une réunion « 2:2 » a rassemblé Trump ; Steve Witkoff, envoyé spécial pour les missions de paix ; Poutine ; et Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin surnommé le « gourou américain » de Poutine. Étaient également impliqués, entre autres, le secrétaire d’État Marco Rubio, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et le secrétaire au Trésor Scott Bessent. Trump prévoyait d’offrir à Poutine une statue de bureau représentant un pygargue à tête blanche, symbole national américain.
Pour Jon Michaels, professeur de droit à UCLA interrogé par NPR, la découverte de ces documents illustre « encore une fois la négligence et l’incompétence de l’administration ». Et de rappeler : « On ne laisse tout simplement pas traîner des documents dans une imprimante. C’est aussi simple que cela. »
Cet incident rappelle un précédent embarrassant : des responsables de l’administration Trump avaient accidentellement ajouté Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef de The Atlantic, dans un groupe Signal où ils discutaient de plans pour bombarder le Yémen.
Le déjeuner prévu — mais finalement annulé — devait être organisé « en l’honneur de Son Excellence Vladimir Poutine ». Le plan de table faisait apparaître treize places assignées, les Américains d’un côté, les Russes de l’autre. Le menu prévoyait filet mignon, flétan « Olympia » et crème brûlée.
La Maison-Blanche comme le département d’État ont refusé de commenter l’affaire auprès de NPR.
Le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Poutine pour crimes de guerre — que Trump a ignoré — rendait en revanche l’Alaska un lieu sûr pour que le président russe évite tout risque d’arrestation.
À travers cette rencontre, Poutine a « rompu son isolement international » et « n’a pas été le moins du monde mis en difficulté par Trump », a analysé Laurie Bristow, ancien ambassadeur britannique en Russie, auprès de l’Associated Press.
« Pendant trois ans, on a expliqué que la Russie était isolée, et aujourd’hui, ils voient le tapis rouge déroulé pour le président russe aux États-Unis », a renchéri Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, citée par Axios.
source: Rolling Stone, NPR
