En reproduisant les mêmes stratégies de combat contre les gangs armés à Kenscoff, la Police nationale d’Haïti (PNH) risque d’enregistrer davantage plus de victimes dans ses rangs, déplorent des spécialistes. L’assassinat ce mercredi de deux policiers dans des attaques des criminels, témoigne d’une situation préoccupante à Kenscoff.
Deux policiers affectés à la Brigade d’opération et d’intervention départementale (BOID) ont été tués ce mercredi par des bandits de « Viv ansanm » à Kenscoff, rapporte Jean Wilner Joseph, ancien candidat à la députation de la commune. Trois autres policiers sont sortis blessés dans cette énième attaque survenue à Morne tranchant (Site Téléco) au cours de laquelle un blindé de la PNH a été également incendié. Deux civils dont Mme Jean-Claude ont été grièvement touchés par balles, des fusils et munitions ont été emportés par les malfrats.
Les cadavres des victimes ont été humiliés avant d’être incendiés à l’intérieur de la résidence de Reynold Bonefil, déplore Jean Wilner Joseph. Fidèles à leurs stratégies criminelles, les bandits ont par la suite procédé à des opérations de blocages des voies secondaires afin d’éviter des répliques des forces de l’ordre. À la veille des évènements regrettables, des alertes lancées aux autorités locales et policières pour signaler des attroupements des bandits à Godet et les périphéries n’ont pas été suivies, confie Jean Wilner Joseph.
Aux heures qui ont suivi l’attaque des agents de la BOID et d’autres éléments liés à des unités mobilisées à Kenscoff n’ont pas hésité à cracher leur colère face à cette déroute et du retard mis par les autorités policières pour apporter du renfort. L’ancien candidat à la députation de Kenscoff fait état d’une commune pratiquement livrée aux gangs, en raison du dernier rempart désormais controlé par les bandits.
Hervé Noel