Curie de l’Archidiocèse de Port-au-Prince, Bureau du Chancelier.
Note de l’Archevêque de Port-au-Prince À propos du kidnapping survenu à l’Orphelinat Sainte-Hélène de Kenscoff
L’Archevêché de Port-au-Prince a appris avec une profonde tristesse et une grande indignation le nouvel acte ignoble de l’enlèvement de huit personnes, dont un enfant, à l’Orphelinat Sainte-Hélène de Kenscoff dans la nuit du 3 août 2025. En ces heures d’épreuve, l’Archevêché exprime sa solidarité fraternelle et sa proximité spirituelle à toute la famille de « Nos Petits Frères et Sœurs » et de la Fondation Saint Luc », semeurs infatigables d’espérance pour les plus vulnérables, mais aussi à tous les habitants de Kenscoff, marqués par la violence brutale qui s’est installée dans cette commune depuis quelques mois.
Une fois de plus, des crimes commis avec un cynisme glaçant témoignent du naufrage de l’humanité dans notre société où l’impensable devient quotidien. Le crime ne connaît plus de limites. Et ce sont des lieux de soin, d’éducation, de refuge et d’espérance qui sont désormais pris pour cibles. Ce rapt constitue une atteinte à ce qu’une société porte en elle de plus noble : le service gratuit de l’autre, l’innocence de l’enfant sans défense, la foi incarnée dans des œuvres de miséricorde.
Nous dénonçons avec véhémence ce nouvel acte de barbarie. Il est le signe, parmi tant d’autres, d’un effondrement moral, d’une faillite de l’État et d’une société qui perd le sens de la vie et de la dignité humaine. Si nous laissons l’indifférence et les querelles intestines au nom de quelque intérêt que ce soit, nous rendre insensibles à la souffrance des victimes de toutes sortes, causées par la violence qui règne aujourd’hui en Haïti, alors nous deviendrons des complices de cette destruction lente mais certaine de ce pays. Car le silence face à l’inacceptable est une forme de renoncement à notre vocation humaine et chrétienne.
L’Archevêché de Port-au-Prince appelle avec insistance tous les fidèles, tous les hommes et femmes de bonne volonté, à élever la voix, à s’unir dans la prière et à poser des gestes concrets pour refuser ce climat de déshumanisation. Nous invitons les autorités civiles, militaires et policières à assumer leurs responsabilités en vue de garantir la sécurité de tous, et d’obtenir la libération immédiate des personnes enlevées.
Nous ne pouvons construire l’avenir d’Haïti sur le sang, l’impunité et la peur. Le moment est venu de dire ensemble assez ! Et d’agir. En ces jours sombres, que la lumière du Christ Ressuscité éclaire nos décisions, nos paroles et nos actes,
Que Notre-Dame du Perpétuel Secours intercède pour notre chère Haïti et surtout pour tous ceux qui souffrent.
Donné à l’Archevêché de Port-au-Prince, le 6 août 2025 en la fête de la Transfiguration du Seigneur.
La Chancellerie