Avant-projet Constitution bidon illégale et illégitime : le CPT publie une déclaration pour masquer le rejet total de la population

Referendum-bidon – Quand la Présidence recule pour mieux dissimuler l’inconstitutionnalité
Le communiqué publié par la Présidence haïtienne ce 16 juillet 2025 annonce officiellement l’annulation d’une tournée de promotion du controversé avant-projet de Constitution auprès de la diaspora. Prévue pour se dérouler en Amérique latine et en Amérique du Nord, cette tournée s’inscrivait dans une stratégie de vulgarisation d’un texte dont la légitimité et la procédure d’adoption sont largement contestées tant sur le plan juridique que politique.
Cette décision intervient dans un contexte de forte contestation nationale, alors que plusieurs membres influents du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), eux-mêmes éclaboussés par des accusations de corruption, ont entériné un décret inconstitutionnel organisant un référendum. Or, la Constitution de 1987 interdit explicitement tout référendum en matière constitutionnelle, rendant cette initiative non seulement illégale mais moralement discréditée par ceux-là mêmes qui en sont les instigateurs.
En cherchant à substituer une tournée physique par une « communication numérique », le CPT tente un recentrage discursif qui ne trompe guère. L’usage des technologies de l’information, bien qu’utile, ne peut pallier ni l’absence de base légale, ni la carence de légitimité démocratique. Le retrait du projet de tournée s’apparente ici à un aveu implicite de l’impasse juridique et politique dans laquelle le processus s’enlise.
En somme, ce communiqué, sous des airs de bonne volonté et d’ouverture au dialogue, dissimule maladroitement une manœuvre de désescalade face à la pression populaire, médiatique et institutionnelle. À défaut d’une rupture claire avec les pratiques autoritaires et opaques, le CPT ne fait que retarder un effondrement programmé du processus constitutionnel initié sans mandat ni consultation effective.
