À la mémoire de mon frère Martelly Lodimus dont la disparition douloureuse bouleverse mon âme comme un navire pris dans une terrible tempête.
Non, jamais plus…!
Mon cher frère,
Tu es parti au même mois
Que notre père.
Depuis ce matin-là,
Juillet est devenu
La coquille de ma double peine.
Pour toi, je m’y attendais.
Mais pour Emmanuel,
C’était la grande surprise.
La nouvelle arrivait vers 23 heures,
Au moment où j’éteignais l’ordinateur…
La voix de ma sœur,
Au bout du fil, résonnait
Avec la force incontrôlable
De l’émotion : « Papa est mort !»
Six ans après,
Ma nièce a repris la même phrase
Pour m’annoncer ton départ.
Mon cher frère,
Pas une nuit, je n’ai rêvé de toi…
Les blagues que tu inventais
Pour dérider l’atmosphère
Du paysage attristé,
Courbé sous le fardeau
De ses tribulations,
Hantent ma mémoire
Et attisent ma douleur.
Tes rires éclatants,
Entrecoupés de toussotements,
Se faufilent dans mes tympans
Et libèrent un ruisseau de chagrin
Dans mon cœur pantelé.
Aux heures où Morphée
Prend possession de la métropole glacée,
Je promène mon âme endeuillée
Dans les méandres de l’au-delà,
Dans l’espoir de découvrir
L’emplacement de ta demeure éternelle.
Quand je ferai à mon tour le voyage,
C’est avec toi que j’habiterai.
Nous partagerons le même lit,
Comme enfants,
Et même adultes,
Nous le faisions souvent
Dans cette maison qui nous avait vus
Naître, grandir et disparaître.
Mon cher frère,
Je viendrai te rejoindre
Dans cette grande vallée
D’ombres et de brouillards épais
Où tu as probablement rencontré
Les membres de notre famille
Qui y sont arrivés avant toi.
Et plus jamais,
On ne se quittera.
Non, jamais plus!
Robert Lodimus

