Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal visage de l’opposition au pouvoir turc, a été condamné mercredi à vingt mois de prison pour « insulte et intimidation envers un procureur ».
Cette décision judiciaire, rendue dans l’enceinte même de la prison de Silivri où l’édile est incarcéré depuis mars, intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes.
Arrêté pour corruption le 19 mars, Imamoglu – pressenti comme candidat de l’opposition à la présidentielle de 2028 – rejette fermement les accusations et dénonce une persécution politique. « Je suis ici parce que je suis candidat à la présidentielle », a-t-il déclaré lors d’une audience, estimant faire face à une « punition » et non à un procès équitable.
Le maire stambouliote avait publiquement mis en doute l’intégrité du procureur général d’Istanbul en janvier, ce qui lui vaut aujourd’hui cette nouvelle condamnation. Lors du procès, le parquet avait requis plus de sept ans de prison et l’interdiction de toute activité politique.
Son arrestation avait déjà provoqué une vague de manifestations à travers la Turquie, marquant le plus grand mouvement de contestation depuis dix ans. Imamoglu, figure montante de la scène politique turque, devient ainsi un symbole de la répression judiciaire visant l’opposition.

