2 octobre 2025
Kenya : l’opposition appelle à la démission du président Ruto après ses propos controversés sur les manifestations
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Kenya : l’opposition appelle à la démission du président Ruto après ses propos controversés sur les manifestations

Appels à la démission de Ruto après des semaines de brutalités policières

À la suite des propos jugés incitatifs à la violence prononcés par le président William Ruto, l’opposition kényane appelle à sa démission ou à sa destitution immédiate. Le chef de l’opposition Kalonzo Musyoka a dénoncé des déclarations “anticonstitutionnelles” après que Ruto a publiquement exhorté les forces de l’ordre à tirer sur les manifestants impliqués dans des actes de vandalisme ou de pillage. “Nous ne permettrons pas que le chaos se déguise en manifestations pacifiques”, avait déclaré le président mercredi, appelant à “briser les jambes” des fauteurs de trouble présumés.

Cette prise de position présidentielle intervient dans un contexte de deuil national. Vendredi, la population a assisté aux funérailles de Boniface Kariuki, un jeune vendeur de masques abattu d’une balle dans la tête par un policier lors d’une manifestation contre les violences policières le 17 juin à Murang’a. Une image montrant l’instant de son exécution a été placée près de son cercueil, recouvert du drapeau national.

La mobilisation ne faiblit pas, malgré la répression. Plus de 50 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations contre les hausses d’impôts et les violences sécuritaires, selon la Commission nationale kényane des droits de l’homme. À Githunguri, des centaines de jeunes ont accompagné Kariuki jusqu’à sa dernière demeure, tandis que des mères de victimes se sont jointes au cortège pour réclamer justice.

Plusieurs policiers sont actuellement poursuivis pour meurtres. L’officier impliqué dans la mort de Kariuki comparaîtra le 28 juillet. Trois autres sont inculpés pour la mort du blogueur Albert Ojwang, survenue en détention. La version officielle selon laquelle il se serait frappé lui-même contre un mur a été démentie par un rapport d’autopsie.

En l’absence de volonté politique claire de limiter les abus des forces de l’ordre, l’opposition estime que le président Ruto est désormais disqualifié pour exercer ses fonctions. “L’État doit assumer la responsabilité de ces exécutions sommaires”, a déclaré le gouverneur de Murang’a, Irungu Kang’ata, lors de la cérémonie funèbre.

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