L’intelligence artificielle (IA) n’est plus une promesse lointaine. Elle est déjà une force transformatrice, redéfinissant les industries, les sociétés et le quotidien. Mais à mesure que son influence croît, les risques liés à une utilisation non encadrée augmentent eux aussi.
C’est le message fort du Sommet mondial AI for Good 2025 à Genève : il faut des normes solides, une coopération internationale et un renforcement des compétences pour que les bénéfices de l’IA profitent à tous.
Organisé par l’Union internationale des télécommunications (UIT) en partenariat avec plusieurs agences de l’ONU, le sommet met en lumière des usages éthiques de l’IA.
« Le plus grand danger n’est pas l’IA elle-même, mais son déploiement sans compréhension de ses impacts sur l’humain et la planète », a souligné Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’UIT.
Robots au service du bien-être
Parmi les innovations, deux robots développés à l’Université de Cambridge ont retenu l’attention :
- Nao, qui évalue les risques en santé mentale à travers un questionnaire interactif.
- QT, qui utilise reconnaissance faciale et analyse vocale pour détecter les malaises et soutenir l’estime de soi.
Les deux intègrent des garde-fous éthiques. « Ce sont des outils efficaces, notamment pour les enfants », note Micol Spitale, chercheuse italienne.
Éthique, émotions et attachement
Les robots ne ressentent rien — et c’est peut-être un atout. Rob Knight, directeur de The Robot Studio, affirme qu’« ils peuvent sauver des vies sans égo », mais prévient des attachements émotionnels forts que cela peut engendrer chez les humains.
Une fracture numérique préoccupante
La fracture numérique est une autre urgence. Alors que 2,6 milliards de personnes restent déconnectées, l’IA risque d’exacerber les inégalités. Doreen Bogdan-Martin appelle à former les populations, renforcer la gouvernance inclusive et partager les bénéfices de l’IA à l’échelle mondiale.
L’édition la plus ambitieuse
Avec 15 000 participants et 150 exposants, dont 100 en robotique, l’édition 2025 est la plus vaste depuis la création du sommet en 2017.
Un moment phare : la finale du Youth Robotics Challenge, où des jeunes de 10 à 18 ans venus de 22 pays (principalement du Sud global) conçoivent des robots pour des scénarios de réponse humanitaire. Ces robots autonomes simulent des opérations de sauvetage après catastrophe.
L’avenir de l’IA doit être construit collectivement, au-delà des silos, pour l’humanité toute entière.
source : UIT