Deux jours après des manifestations antigouvernementales violemment réprimées au Kenya, ayant causé la mort d’au moins 31 personnes selon la Commission nationale des droits humains, le président William Ruto a lancé un avertissement sévère à ceux qui, selon lui, chercheraient à « renverser le gouvernement » avant l’élection présidentielle de 2027.
Lors d’un discours à Nairobi, M. Ruto a accusé ses opposants de vouloir provoquer « le chaos et la destruction » à des fins politiques, promettant une riposte ferme : « Quiconque met le feu aux biens d’autrui doit recevoir une balle dans la jambe, être soigné puis jugé », a-t-il déclaré, sans détour.
Ces propos alarmants interviennent alors que l’ONU s’est dite « très perturbée » par les violences policières. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a rappelé que l’usage d’armes à feu ne peut se justifier que pour protéger des vies face à une menace imminente.
L’opposition, emmenée par l’ex-vice-président Rigathi Gachagua, dénonce un régime « hostile » et appelle au boycott des institutions liées au pouvoir. Le pays, en proie à une grave crise économique depuis 2024, voit ainsi monter une tension politique inédite depuis des décennies.