L’ancien président sud-coréen Yoon Suk-yeol a été placé en détention sur mandat du tribunal du district central de Séoul, a rapporté l’agence Yonhap. Le juge Nam Se-jin a justifié sa décision par des risques de destruction de preuves, alors que M. Yoon est accusé d’avoir tenté d’imposer la loi martiale en décembre 2024 pour bloquer le Parlement dominé par l’opposition.
C’est la deuxième arrestation de M. Yoon, 64 ans, depuis sa destitution en avril 2025 par la Cour constitutionnelle. Il avait brièvement été incarcéré en janvier avant que son premier mandat d’arrêt ne soit annulé. Cette fois, il pourrait rester jusqu’à 20 jours en détention préventive, en attendant une éventuelle inculpation pour insurrection.
Le 3 décembre 2024, invoquant la menace d’un prétendu complot communiste et la paralysie budgétaire, M. Yoon avait déployé l’armée autour du Parlement et suspendu les activités politiques. Deux heures plus tard, 190 députés parvenaient à pénétrer dans l’hémicycle et votaient la levée de la loi martiale, précipitant la chute du président.
À ces accusations s’ajoutent d’autres scandales : son épouse est visée par des enquêtes pour manipulation boursière et réception de cadeaux de luxe de la part d’un proche de la secte Moon. Le ministère public enquête aussi sur l’ingérence présumée de M. Yoon dans la sélection des candidats de son parti aux législatives de 2022.
Cette crise marque un tournant historique pour la démocratie sud-coréenne, confrontée à une tentative sans précédent de coup de force présidentiel sous couvert de légalisme.

