29 décembre 2025
Hommage à Jovenel Moïse : absence de la communauté internationale, histoire réinventée du crime
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Hommage à Jovenel Moïse : absence de la communauté internationale, histoire réinventée du crime

L’absence des membres de la famille de Jovenel Moïse et des figures de son entourage immédiat lors de la messe de requiem organisée ce lundi 7 juillet 2025 au Palais national, à l’occasion du 4e anniversaire de l’assassinat du 58e président d’Haïti, confirme la profonde fracture qui divise le milieu politique haïtien.

Dans sa note d’invitation à la cérémonie d’hommage, le Conseil présidentiel de transition (CPT) a curieusement indiqué que Jovenel Moïse est « décédé » le 7 juillet 2025. Une formulation pour le moins controversée, qui a suscité de nombreuses interrogations quant aux motivations réelles de la présidence consensuelle à éviter le terme « assassinat », pourtant reconnu de tous.

Au même moment, dans son homélie, le père Jean-Robert Louis a retracé la vie de l’ancien président, partagée entre volonté de servir, rêve de transformer le quotidien des Haïtiens et détermination à affronter les obstacles structurels de l’État. Le curé de la paroisse Sacré-Cœur a dressé le portrait d’un leader atypique, profondément attaché à sa vision de redonner à Haïti ses lettres de noblesse. Devant les conseillers-présidents et leurs invités, il a déploré les circonstances tragiques de sa disparition, contredisant en filigrane la thèse d’un simple décès évoquée par le pouvoir en place.

Dans la salle restreinte du Palais national réservée à la cérémonie, plusieurs visages proches de Jovenel Moïse, tout comme des membres du corps diplomatique, brillaient par leur absence. Patrick Norzéus, ancien député et figure emblématique du « jovenélisme » pur et dur, fut l’un des rares à diversifier une assistance très politique. En insistant sur le mot « décès », le CPT n’a-t-il pas contribué à accentuer l’érosion de l’entourage du défunt président ?

Au terme des hommages, la délégation officielle a quitté le Palais national précipitamment, sous des détonations sporadiques. Le dispositif de sécurité de la PNH s’était limité au périmètre immédiat du Champ-de-Mars, notamment à l’avenue de la République. Plus loin, à l’horizon des rues Magloire Ambroise, Saint-Honoré et Capois, s’imposait le triste spectacle d’une capitale fantôme.

Hervé Noel
vevenoel@gmail.com

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