29 décembre 2025
Haïti – Insécurité : Des experts de l’ONU pointent du doigt les importations d’armes pour les missions diplomatiques
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Haïti – Insécurité : Des experts de l’ONU pointent du doigt les importations d’armes pour les missions diplomatiques

Dans son dernier rapport remis au Conseil de sécurité, le Groupe d’experts des Nations Unies sur Haïti pointe du doigt une zone grise préoccupante dans l’application de l’embargo sur les armes : les importations opérées par les missions diplomatiques.

En réponse à la montée vertigineuse de la violence armée, plusieurs représentations étrangères ont en effet renforcé leur sécurité en important directement armes et munitions sans en référer aux comités des sanctions. Cette exemption, tolérée pour garantir leur propre protection, ouvre une brèche significative dans le dispositif de contrôle international.

Ce n’est pas tout : la majorité de ces ambassades externalisent leur sécurité à des entreprises privées locales, dont certaines se voient transférer la propriété effective des armes achetées pour le compte de la mission. En clair, des sociétés privées haïtiennes se retrouvent ainsi armées au nom de la sécurité diplomatique, dans un pays où l’État a perdu tout contrôle sur la régulation du secteur sécuritaire.

Pire encore, certains consuls honoraires – souvent non soumis à des normes strictes de redevabilité – usent de leur statut pour contourner les contrôles à l’importation, facilitant potentiellement le passage d’armes sur le territoire.

Cette situation, selon les experts onusiens, contribue directement à alimenter le trafic illicite d’armes, notamment en provenance des États-Unis et de la République dominicaine. Elle est d’autant plus alarmante que les autorités haïtiennes n’ont rapporté aucune saisie d’armes ou de munitions à leurs frontières durant toute la période analysée.

Face à ce constat, le Groupe d’experts insiste sur l’urgence d’un renforcement du cadre réglementaire, d’un suivi strict des importations diplomatiques et d’un encadrement rigoureux des sociétés de sécurité privées, sans quoi l’embargo reste lettre morte, et les gangs continuent de s’armer en toute impunité.

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