Le président Donald Trump a signé son ambitieux projet de loi budgétaire surnommé par ses partisans le « One Big Beautiful Bill », une législation qui, selon les défenseurs des droits des immigrants, pourrait faire exploser les arrestations et expulsions à travers les États-Unis.
Le texte consacre 170 milliards de dollars à la sécurité frontalière et à l’immigration, un record historique. Parmi ces fonds, 45 milliards sont alloués à la construction de nouveaux centres de détention pour l’agence ICE (Immigration and Customs Enforcement), doublant presque la capacité nationale à plus de 100 000 lits. Le financement profite largement à des entreprises privées déjà gestionnaires de 90 % de ces centres.
Autre point inquiétant pour les défenseurs : 29,9 milliards serviront à intensifier les opérations de déportation, triplant le budget précédent. ICE a désormais un objectif quotidien de 3 000 arrestations, contre 778 en moyenne début 2025, poussant à des tactiques agressives, comme des descentes dans des quincailleries ou des contrôles routiers ciblés.
Des mineurs non accompagnés et des « Dreamers » font aussi partie des personnes ciblées, ce qui suscite l’indignation de nombreuses organisations comme ACLU ou TheDream.US. Ces dernières dénoncent une législation qui risque d’éroder les protections légales existantes, comme l’accord Flores, limitant la détention d’enfants.
Le projet réserve aussi 46,6 milliards pour la construction de murs frontaliers et 4,1 milliards pour recruter de nouveaux agents. Pour les partisans, ces mesures sont « un gage de sécurité ». Mais les données contredisent l’idée que les expulsés seraient majoritairement criminels : 61 % des expulsés depuis janvier n’ont aucune condamnation pénale.
Critiqué pour son coût astronomique estimé à 3,3 trillions de dollars sur la dette nationale, le projet inquiète aussi par ses coupes dans les programmes sociaux, comme Medicaid, pour financer cette répression migratoire.

