Maria Isabel Salvador quitte Haïti sans bilan positif, selon l’avocat Caleb Jean-Baptiste
La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Maria Isabel Salvador, a quitté le pays après une mission largement critiquée pour sa totale inefficacité. « Son bilan est moins que zéro », a affirmé Me Caleb Jean-Baptiste, soulignant que depuis l’arrivée de Mme Salvador, les territoires perdus ont augmenté et l’emprise des gangs s’est intensifiée sur des institutions déjà affaiblies.
Pour l’avocat, la diplomate a « manqué sa mission », se contentant d’observer une aggravation de la crise sans apporter de solutions concrètes.
Selon Me Jean-Baptiste, le rôle de Salvador a franchi les limites de l’ingérence, sans que l’État haïtien n’ose la déclarer persona non grata. « Nulle part ailleurs dans le monde, Isabel Salvador n’aurait eu l’audace de s’exprimer avec autant de liberté dans les affaires internes d’un pays », a-t-il martelé.
Il a aussi exprimé son scepticisme face à son éventuel successeur, affirmant qu’aucun changement réel ne viendra tant que le pays reste soumis à une diplomatie étrangère dépourvue de vision pour Haïti.
Le départ de Mme Salvador était attendu depuis longtemps, estime Me Jean-Baptiste, dénonçant une feuille de route calquée sur celle de sa prédécesseur Helen La Lime : soutenir un référendum inconstitutionnel promu par le Conseil Présidentiel de Transition, que de larges franches de la population rejettent pour son illégalité manifeste. Pour sortir de cette impasse, l’avocat au micro de Matin-Debat, mardi matin, appelle à l’émergence d’une nouvelle génération politique haïtienne, ancrée dans la technologie, l’innovation et une véritable vision de développement national.