TPS révoqué, référendum fantôme : Haïti entre plus de deux expulsions
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Alors que le Département d’État américain exhorte ses ressortissants à quitter Haïti face à l’insécurité généralisée, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) annonce simultanément la fin du Temporary Protected Status (TPS) pour plus d’un demi-million de ressortissants haïtiens. À partir du 2 septembre 2025, ils devront quitter les États-Unis ou trouver une régularisation alternative. Le DHS assure que « la situation environnementale s’est améliorée » et qu’ »il est désormais possible de rentrer au pays« . Un retour « accompagné« , suggère-t-on, via l’application CBP One.
Dans ce contexte de dialectique diplomatique et de simulacre de normalité, le CPT annonce un référendum constitutionnel pour 2025, alors qu’il n’a ni légitimité électorale, ni contrôle territorial. Le Conseil électoral provisoire multiplie les réunions en « conclave » et évite toute présence dans les « territoires perdus » sous l’influence des bandes « terroristes ». L’idée d’une élection « sans bureaux de vote dans les territoires perdus » illustre l’absurdité d’une gouvernance en surface.
Ce choc entre la fiction politique entretenue par le gouvernement de transition et les décisions tranchées des autorités américaines renvoie à une question éthique fondamentale : sur quelle base peut-on dire qu’un pays « va mieux », alors qu’aucune institution ne fonctionne, que la moitié de la capitale est inaccessible et que les expulsés seront accueillis par la précarité, l’insécurité ou l’exil intérieur ?
Derrière un argumentaire de restauration de l’intégrité migratoire américaine, se dessine une logique d’abandon progressif d’Haïti. Loin de se stabiliser, le pays entre dans une zone grise, où la forme remplace le fond, et où le discours international feint d’ignorer l’effondrement assisté de l’Etat.
cba

