Le nouveau ministre colombien de la Justice, Eduardo Montealegre, a annoncé que la Colombie suspendra l’extradition vers les États-Unis des membres de groupes armés impliqués dans des négociations de paix. Cette décision, qui pourrait aggraver les tensions avec Washington, s’inscrit dans la stratégie du président Gustavo Petro pour mettre fin à six décennies de conflit armé.
L’objectif affiché est clair : désarmer les guérillas et démanteler les réseaux criminels en privilégiant le dialogue à la répression. « Il s’agit de répondre aux besoins de paix du pays », explique Montealegre, soulignant que seuls ceux qui cessent les violences et abandonnent les cultures illégales pourront bénéficier de cette suspension.
Cette approche divise. D’un côté, elle incarne une volonté de rupture avec la stratégie militaire traditionnelle ; de l’autre, elle suscite la méfiance de Washington, qui a injecté des milliards dans la lutte antidrogue colombienne. La production record de cocaïne en 2023 et la flambée de violence actuelle alimentent les critiques.
Montealegre, fort de son expérience dans l’accord historique avec les FARC en 2016, assure que les garanties seront strictes. Mais il prévient : si les pourparlers échouent, l’extradition sera immédiate. Le bras de fer diplomatique est lancé.