2 octobre 2025
Violences au Kenya (10 morts) : l’exécutif affirme avoir « déjoué un coup d’Etat », l’ONU demande des enquêtes « transparentes »
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Violences au Kenya (10 morts) : l’exécutif affirme avoir « déjoué un coup d’Etat », l’ONU demande des enquêtes « transparentes »

Ironie du sort, en Haïti, l’ONU félicite les troupes kenyanes arrivées il y a un an pour une mission « insatisfaisante » aux yeux de la majorité des Haïtiens. Faut-il compter sur les Kényans pour la transparence du référendum PHTK-CPT ?

Le gouvernement kényan a affirmé avoir « déjoué un coup d’Etat » et dénoncé « du terrorisme déguisé en contestation » lors des manifestations mercredi réprimées dans le sang, qui ont fait 16 morts et plus de 400 blessés, l’ONU demandant des enquêtes « transparentes » au Kenya.

Le centre de Nairobi affichait jeudi des traces des affrontements de la veille : immeubles calcinés, vitres cassées, et des milliers de commerces – depuis les supermarchés jusqu’aux magasins de vêtements ou d’électronique – pillés, a constaté l’AFP.

L’oeuvre de « voyous » payés, dans une action « préméditée », une « campagne bien orchestrée de violence politique », a affirmé, sans plus de précisions, le ministre de l’Intérieur kényan, Kipchumba Murkomen lors d’un discours télévisé. »Ce qui s’est passé hier n’était pas une manifestation. C’était du terrorisme déguisé en contestation », a encore tonné le ministre, promettant une réponse ferme de l’Etat kényan.

Mercredi, des milliers de jeunes sont à nouveau descendus dans la rue dans plusieurs villes pour rendre hommage aux victimes des manifestations organisées en juin et juillet 2024 contre une loi budgétaire controversée et la corruption, dont l’apogée fut la prise du Parlement le 25 juin, durement réprimée.

Plus de 60 personnes avaient au total été tuées l’année dernière, et plus de 80 personnes avaient été enlevées – parfois des mois après les manifestations -, dont certaines sont encore portées disparues, selon les groupes de défense des droits humains.

L’ONU, dans un communiqué, s’est dit jeudi « profondément préoccupée » par les informations faisant état de morts et de blessés par balle au Kenya.

« La force létale des forces de l’ordre, comme les armes à feu, ne devrait être utilisée qu’en cas de stricte nécessité », a affirmé Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat onusien aux droits de l’homme, appelant à l’ouverture d’enquêtes « indépendantes et transparentes ».

Jeudi, le ministre de l’Intérieur kényan a, lui, communiqué un bilan de plus de dix morts et 400 blessés… dont 300 sont selon lui étaient des policiers.

La police, qui a fait preuve d’une « retenue remarquable », a « réussi à déjouer un coup d’Etat », a loué Kipchumba Murkomen.

« Régime voyou »

Jeudi, le quotidien d’opposition The Standard titrait toutefois en Une : « Régime voyou ». « Au lieu d’une oreille attentive, (les manifestants) ont rencontré des barbelés, des camions blindés et l’emprise froide de la répression », dénonçait-il.

« Leurs voix ont percé à travers le brouillard de gaz lacrymogène et de tyrannie, refusant d’être noyées dans la peur du sang », soulignait encore le journal.

Dans le centre administratif et financier de la capitale, déjà endommagé l’an passé, des commerçants se sont dits désespérés, après avoir été dévalisés.

Les vols ont débuté mercredi après-midi après l’annonce d’une interdiction pour les télévisions et radios de diffuser en direct des images des manifestations, ont affirmé leurs propriétaires à l’AFP.

« Ils ont tout pris », s’est désolée Maureen Chepkemoi, 32 ans, dans son magasin de parfums pillé, dans lequel elle dit avoir perdu pour un demi million de shillings (environ 3.300 euros) de marchandises.

« Certains de nos locataires pleurent », a déclaré David Gitonga, le propriétaire d’un immeuble abritant des centaines de commerces, qui estime le préjudice total à plus de 100 millions de shillings (plus de 660.000 euros).

Une propriétaire devant sa boutique incendiée et vandalisée au lendemain de manifestations violentes marquant les commémorations du premier anniversaire de la prise du Parlement, le 26 juin 2025 à Nairobi, au Kenya

Comme en 2024, de nombreux manifestants mercredi réclamaient la démission de William Ruto, élu en 2022.

L’impopulaire président s’est efforcé d’éviter toute hausse directe d’impôts dans le budget de cette année afin de limiter les troubles.

En plus des violences, de la corruption et des difficultés économiques, la jeunesse réclame les emplois que le président leur avait promis pendant sa campagne.

source: TV5 Monde

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