La hiérarchie des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) a officiellement demandé au haut commandement de la Police nationale d’Haïti (PNH) d’émettre des avis de recherche contre des soldats déserteurs qui conservent illégalement du matériel appartenant à l’armée.
Ironie du sort, la PNH, elle-même confrontée à des cas similaires de policiers corrompus ou disparus sans avoir restitué leurs équipements, se voit aujourd’hui chargée d’aider les FAd’H à résoudre un problème qu’elle peine à résoudre en son propre sein. Selon une source militaire, plus d’une dizaine de soldats auraient déserté les rangs de l’armée, emportant avec eux des fusils et divers équipements militaires.
Des avis de recherche émanant de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) visent trois de ces soldats : Jean Vitel Charles (59 ans), Robaldo Jeudy et Victorinov Alexander Zéphirin. Pour empêcher leur fuite, des démarches administratives ont été entreprises auprès de l’Autorité aéroportuaire nationale (AAN) ainsi que de la Direction de l’Immigration et de l’Émigration (DIE).
Les fiches signalétiques consultées dans les registres des FAd’H indiquent que les déserteurs ont quitté l’institution avec deux fusils T4-AEL (matricules 860447 et 856871), six chargeurs garnis de cartouches de calibre 5,56 mm, deux pistolets de calibre 9 mm — dont un de marque Taurus (numéro de série AGC-101746) —, trois chargeurs supplémentaires, un gilet pare-balles et un casque en acier. Ces équipements ont ainsi échappé aux circuits officiels de l’armée.
Au-delà des mesures prises pour récupérer ces armes, les FAd’H doivent désormais s’interroger sur les causes profondes de ces désertions. Parmi les motifs évoqués par un haut gradé figurent le programme humanitarian parole, les mauvaises conditions de travail, l’insécurité ambiante, et l’absence de soutien du gouvernement comme du haut commandement militaire.
Par Hervé Noël
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