Reza Pahlavi, figure montante en exil alors que l’Iran entre en zone de turbulences
À la suite des frappes américaines du 21 juin contre trois sites nucléaires stratégiques en Iran, une figure jusque-là marginale de la scène politique iranienne refait surface avec une vigueur inédite : Reza Pahlavi, fils aîné du dernier Shah d’Iran. Résidant aux États-Unis, l’exilé politique — parfois qualifié de « prince héritier » — attire de plus en plus l’attention des médias occidentaux en raison de ses prises de parole musclées et de ses appels à un changement de régime à Téhéran.
Fils de Mohammad Reza Shah, renversé par la révolution islamique de 1979, Reza Pahlavi a longtemps été absent du débat public iranien. Mais depuis quelques mois, et surtout ces derniers jours, il multiplie les apparitions sur les plateaux de télévision pour commenter la situation en Iran. « La République islamique touche à sa fin et s’effondre », écrivait-il sur X (anciennement Twitter) le 17 juin. « Le futur est lumineux, et ensemble nous prendrons ce tournant de l’histoire. »
Pahlavi est né à Téhéran, pilote de formation, marié à Yasmine Etemad-Amini, avec qui il a trois filles : Noor, Iman et Farah. Il incarne une figure d’opposition largement médiatisée à l’étranger — France 24 le qualifie de « figure d’opposition la plus en vue » — mais il reste une personnalité clivante. Sa nostalgie d’une monarchie pro-occidentale, son soutien affirmé à Israël, et son appel à restaurer les liens diplomatiques avec ce pays rendent son discours contesté, y compris parmi les exilés iraniens.
Issu d’une dynastie installée au pouvoir en 1925 par son grand-père, Reza Shah Pahlavi, ancien militaire qui renversa la dynastie Qadjar, Reza Pahlavi s’inscrit dans une tradition réformatrice autoritaire. Si son père modernisa le pays à coups de réformes agraires et de droits pour les femmes, il fut aussi perçu comme un dirigeant autocratique, allié stratégique de l’Occident, avant d’être contraint à l’exil.
À mesure que les tensions entre les États-Unis, Israël et l’Iran s’intensifient, Reza Pahlavi pourrait chercher à réactiver cette mémoire dynastique pour s’imposer comme alternative symbolique au régime en place. Mais le chemin qui mène du discours à la légitimité politique reste semé d’embûches.
