A l’heure où l’avant-projet de Constitution PHTK-CPT circule sans être débattu publiquement, le président du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, s’est montré d’une rare réserve quant à la validité et la clarté de ce document. Lors d’un échange avec un panel de journalistes, il a admis : « Franchement, il y a des choses que je ne comprends même pas dans l’avant-projet. »
Plutôt que de répondre clairement à la question de savoir s’il approuve — ou non — le contenu de ce projet de texte constitutionnel interdit formellement par la Constitution de 1987, M. Jean est resté évasif, se réfugiant derrière une logique consultative imprécise : « Il y a des gens qu’on a consultés pour une relecture de l’avant-projet. » Il a évoqué la nécessité d’un comité de lecture — non pas pour corriger des fautes de transcription, mais pour évaluer la cohérence même du document, signe que le projet n’a pas été stabilisé, encore moins légitimé, au sein du Conseil présidentiel lui-même.
Ce flou s’accompagne d’un silence préoccupant sur les modalités de validation du texte : sera-t-il soumis au référendum annoncé pour 2025 ? Le président du CPT s’est abstenu de trancher par un simple « oui » ou « non ». Une posture prudente, ou plutôt une esquive, alors même que la perspective d’une refondation constitutionnelle est censée justifier l’existence du Conseil présidentiel.