L’Edito du Rezo
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Malgré toutes avanies qui ont flétri leurs prédécesseurs, les konze, il y en a encore au 21e siècle des hommes et des femmes qui, lèche-cu du blanc, s’adonnent à effectuer le travail le plus sale, à troquer leur dignité contre un plat servi à la table de la honte et quelques dollars empochés avec l’outrecuidance du fanfaron. Certains sont des commanditaires commandités, des courtiers, d’autres sont des commandités, ou exécutants inconscients. Eux tous sont des esclaves, esclaves du béton, esclaves du salon, esclaves de l’antichambre, prêts, comme disait le président Vincent, à se rendre » à plat ventre ou à plat dos. »
Accepter de jouer ce rôle de spadassins de la dignité nationale contre un plat de nourriture et quelques misérables dollars entâche sa lignée de vilénies dont elle se lavera difficilement. Lorsqu’on se ravale comme homme ou femme d’opprobre , on peut se lever la tête mais pour tomber les regards méprisants de ceux qui se sentiront contrariés de rencontrer un tel individu abject . Quel que soit son prix numéraire, la traitrise ne connaitra jamais de gloire.
Qu’est-il arrivé à la société haitienne pour que des hommes et des femmes se compromettent aillent s’attabler dans l’attente d’une compensation pour offrir le prétexte à l’acceptation d’une oeuvre néfaste. Les projets de constitution et de référendum sont néfastes. La majorité des voix l’a dénoncé comme tel. Un ramassis d’organisations commanditées ne saurait tenir lieu de forum de la société civile nationale et donner gage et validité à un acte qui contrevient à l’honneur national. Le même vieux réflexe de caste colorée revient avec la tentation de garder le pouvoir comme au temps triste du gouvernement rétrograde de Boyer qui a accepté la rançon de l’indépendance
Aussi longtemps qu’on laisse se reproduire ces engeances « corvéables et taillables » à un bol alimentaire superposé à une petite enveloppe de tchocho (fric), la société restera divisible entre ceux qui condescendent à la sale besogne contre leurs frères et leurs soeurs. Savent-ils qu’ils rendent plus urgente la révolte populaire comme solution finale pour en finir d’avec ce régime pourri de corrupteurs-corrompus, de spoliateurs-contrebandiers, de fauteurs de ségrégation, de préjugés sordides et d’inégalités révoltantes? Les forces populaires déchainées dans les rues sont des armes invincibles.