30 décembre 2025
La centrale hydroélectrique de Péligre mise à l’arrêt après l’incendie du blindé « Bèk Kare »
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La centrale hydroélectrique de Péligre mise à l’arrêt après l’incendie du blindé « Bèk Kare »

En réaction à l’incendie du blindé surnommé « Bèk Kare » par des criminels à Carrefour-Péligre mardi, des citoyens de Mirebalais ont contraint l’arrêt de la centrale hydroélectrique de Péligre. Cette action vise à faire pression sur le gouvernement de transition pour qu’il intervienne contre les exactions des gangs armés de la coalition « Viv Ansanm », qui sèment la terreur dans la région.

Exaspérés par l’attitude jugée passive des policiers déployés à Mirebalais — restés spectateurs pendant l’attaque contre le véhicule blindé acquis grâce à des contributions citoyennes — des manifestants se sont précipités dans l’après-midi vers la centrale de Péligre. Ils y ont provoqué sa mise hors service, allant jusqu’à renverser des pylônes électriques alimentant la région métropolitaine de Port-au-Prince en courant de 115 000 volts. Résultat immédiat : plusieurs quartiers de la capitale sont plongés dans le noir.

Robinson Mazarin, activiste et dirigeant du Mouvement des citoyens engagés du Centre (MOCEC), a exprimé son indignation. Selon lui, le blindé, remis mercredi aux forces de l’ordre pour appuyer des opérations de traque des gangs, a été ciblé par des cocktails Molotov pendant une incursion policière à Carrefour-Péligre. Cet incident a brisé les espoirs d’amélioration sécuritaire, comme en témoigne l’exode massif des habitants des zones périphériques encore non occupées par les bandits.

Depuis près d’un mois, des groupes de la société civile, appuyés par des brigades d’autodéfense locales, menaçaient déjà de mettre la centrale à l’arrêt, après une première attaque ayant affecté son fonctionnement. Le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, s’était rendu à Pignon le 10 juin pour rassurer la population et promettre des actions concrètes. Mais selon Mazarin, aucune suite tangible n’a été donnée.

Pour bloquer tout accès à l’infrastructure, les protestataires ont soudé les grilles d’entrée de la centrale. Parallèlement, la mise à l’arrêt de Péligre, combinée à la destruction des pylônes électriques, pourrait compromettre à long terme le rétablissement de l’alimentation en électricité, prévient Pierre Michel Felix, président de la Fédération des syndicats des travailleurs de l’Électricité d’Haïti (FESRED’H).

Hervé Noel
vevenoel@gmail.com

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