30 décembre 2025
Retrait du Brésil du Core Group, réparation des victimes du choléra,…la CUTRASEPH écrit au Président Lula Da Silva
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Retrait du Brésil du Core Group, réparation des victimes du choléra,…la CUTRASEPH écrit au Président Lula Da Silva

Lettre ouverte au Président du Brésil, Luiz Inácio Lula Da Silva, 

OBJET : Pour une résolution du Sommet annonçant le retrait du Brésil du CORE GROUP et les réparations pour le crime du choléra perpétré par la Mission onusienne, MINUSTAH

 Monsieur le Président, Le Directoire de la Centrale Unitaire des Travailleurs des Secteurs Public et Privé d’Haïti (CUTRASEPH) a l’honneur de vous adresser cette lettre ouverte en mémoire de votre parcours marquant dans la lutte syndicale sous la dictature militaire et votre engagement auprès des travailleurs au sein de votre Parti:El Partidodos Trabalhadores 

Le Directoire en profite pour saluer votre remarquable intervention sur Haïti lors de votre récente visite dans la capitale française où vous décrivez avec justesse les racines séculaires de la crise haïtienne notamment, le poids des ingérences illimitées des Etats Unis d’Amérique dans notre pays. 

Toutefois, votre prise de position franche et sans artifice nous porte à penser qu’il est« ` regrettable qu’en 2025 le Brésil s’associe toujours au CORE GROUP, un cartel regroupant plusieurs Etats et Fédérations d’Etats dont les Etats-Unis d’Amérique acharnés à maintenir Haïti sous dictature internationale et priver le peuple haïtien de son droit à l’autodétermination. En réalité, nous ne sommes guère les premiers à formuler cette demande de retrait. 

En ce sens, deux faits sont à signaler. I- Le 24 mars 2024, un collectif d’organisations dominicaines solidaires du peuple haïtien et d’autres issues du Brésil, du Pérou et de la Bolivie vous ont adressé une lettre depuis Santo Domingo, à travers l’Ambassadeur de la République Fédérale du Brésil en République Dominicaine, M. Carlos Pérez. Dans cette correspondance, ces organisations observent ce qui suit :  » Dans les trente dernières années, la République d’Haïti a connu des interventions militaires en 10 occasions par les tenants de la Doctrine Monroe et maintenant à travers le rôle colonialiste néfaste du CORE GROUP. 

Cette réalité explique aussi notre demande en ce qui a trait au retrait du Brésil du CORE GROUP respectant ainsi les droits humains et l’autodétermination du peuple haïtien…La Patrie de Dessalines et Pétion mérite la solidarité et non des agressions. » II-Le 23 janvier 2023, à Buenos Aires, le Prix Nobel de la Paix, Adolfo Pérez Esquivel, et la Mère de la Plaza de Mayo, Nora Cortiñas, vous ont remis une lettre sur la crise haïtienne, dans le cadre du VIIe Sommet de la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes(CELAC).

Concernant le rôle du Brésil, ces personnalités s’expriment ainsi :

 « Nous lançons un appel spécial au gouvernement brésilien que vous présidez pour soutenir les droits du peuple haïtien en rejetant toute intervention militaire, en se retirant du CORE GROUP et en œuvrant pour sa dissolution, la fermeture du bureau de tutelle de l’ONU(BINUH) et pour la justice et la réparation des crimes commis contre le peuple ». 

Monsieur le Président, 

Face à ces demandes réitérées, nous vous exhortons à refuser la voie du silence et de l’indifférence pour offrir à la jeunesse brésilienne en particulier les étudiants en diplomatie, un exemple fort de rectitude de l’Etat brésilien en ce qui a trait au respect des principes du Droit International public, notamment des Conventions de Vienne. 

De notre côté, nous du Directoire de la CUTRASEPH, insistons depuis bientôt six longs mois pour que vos interlocuteurs haïtiens présents au SOMMETCARAÏBE-BRÉSIL et issus de la Direction bicéphale de notre pays (Conseil Présidentiel de Transition et Primature) abandonnent la voie du silence et de l’indifférence face à une crise éducative affectant élèves et enseignants. Nous ne cesserons pas de les exhorter à offrir à la jeunesse haïtienne un exemple fort du respect de son Droit à l’Education, droit inscrit dans la Constitution du pays et les Conventions internationales ratifiées par Haïti ; sans oublier le Droit à des conditions de travail dignes pour les enseignants-es. 

En fait, ce double exemple du Brésil et d’Haïti doit nous convaincre que l’image de notre région en sortira rehaussée quand les règles du droit sont observées de part et d’autre dans le respect des peuples. En outre, nous tenons à rappeler les graves violations du Droit à la Vie par les troupes de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) dont le Brésil assurait le commandement militaire. Force est de reconnaître qu’au lieu de stabiliser, la MINUSTAH a plutôt déstabilisé des dizaines de milliers de familles avec ce lourd bilan de trente mille Haïtiens et Haïtiennes morts du choléra. Le peuple haïtien ne mérite-t-il pas réparation ?

Monsieur le Président, 

Nous voudrions vous exhorter à nouveau à inscrire ces deux points susmentionnés dans la Résolution finale du SO MMETCARAIBE-BRÉSIL :

– Le retrait du Brésil du CORE GROUP comme sollicité par des organisations dominicaines et latino-américaines en 2024 ainsi que des personnalités argentines en 2023 ;

-Et un engagement pour les réparations dues au peuple haïtien pour le crime du choléra. Le Directoire de la CUTRASEPH vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de sa haute considération. Pour le Directoire :

Josué MÉRILIEN, Secrétaire Général      

Junior GEORGES, Secrétaire aux Relations Internationales

Esther ELOY, Secrétaire Générale-Adjointe

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