Un nouveau rapport du Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm), publié ce lundi, met en garde contre une nouvelle course mondiale aux armements nucléaires. Contrairement à la tendance des dernières décennies marquée par la réduction des arsenaux, le nombre d’ogives nucléaires prêtes à l’emploi est désormais en hausse, notamment en Chine.
Selon le Sipri, 12 241 ogives nucléaires sont recensées dans le monde début 2025, dont 9614 opérationnelles. Les États-Unis et la Russie, qui détiennent environ 90 % de l’arsenal mondial, poursuivent des programmes de modernisation massifs.
La Chine accélère : avec 600 ogives, elle en ajoute environ 100 par an, et pourrait atteindre 1000 têtes nucléaires d’ici 2032. L’Inde (180) et le Pakistan (170) poursuivent aussi leur développement, tandis que la France et le Royaume-Uni modernisent ou projettent d’augmenter leur arsenal.
La Corée du Nord, avec environ 50 ogives, et Israël (90 estimées), continuent d’alimenter les inquiétudes, malgré l’opacité de leur communication officielle.
Mais la véritable menace, selon le directeur du Sipri, Dan Smith, réside dans la numérisation, l’intelligence artificielle et la possible automatisation des systèmes nucléaires, y compris dans l’espace et le cyberespace. Il prévient : « Si nous laissons l’IA décider d’un conflit nucléaire, nous nous rapprochons dangereusement d’un scénario catastrophe. »

