L’intelligence artificielle fait une entrée remarquée dans l’enseignement supérieur. Début juin 2025, plusieurs universités de renom – de Duke à Columbia en passant par l’Université d’État de Californie – ont déployé massivement ChatGPT Edu, une offre éducative développée par OpenAI. Objectif : faire de l’IA un outil d’apprentissage quotidien, du tutorat personnalisé à l’orientation professionnelle, en passant par la rédaction assistée.
Présenté comme un levier d’innovation, ChatGPT Edu permet aux enseignants de créer des chatbots adaptés à leurs cours et aux étudiants d’accéder à un assistant IA sécurisé, basé sur le puissant modèle GPT-4o. L’approche séduit par sa flexibilité et sa promesse de modernisation, tout en garantissant le respect de la confidentialité des données, selon OpenAI.
Mais ce tournant technologique soulève des interrogations. L’automatisation de la recherche, de la rédaction ou des révisions peut-elle affaiblir la pensée critique ? En confiant une partie de leur pédagogie à une entreprise privée, les universités risquent-elles de voir se standardiser l’enseignement, voire de compromettre leur indépendance intellectuelle ?
Malgré les promesses d’OpenAI, les effets à long terme restent incertains. Si l’IA peut soutenir l’apprentissage, elle ne doit pas se substituer à l’effort intellectuel. L’enjeu pour les universités sera donc d’intégrer l’IA avec discernement, pour qu’elle reste un outil, et non une béquille.