8 octobre 2025
Haïti au bord de la famine : près de la moitié de la population sans accès à la nourriture, selon l’ONU
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Haïti au bord de la famine : près de la moitié de la population sans accès à la nourriture, selon l’ONU

Haïti : la faim avance, les drones frappent les avatars, l’ONU recule

Alors que Port-au-Prince vacille sous les assauts répétés des gangs armés, le Programme alimentaire mondial (PAM) alerte sur une crise sans précédent : près de la moitié des Haïtiens (5,7 millions) sont en situation de faim sévère, dont 2 millions en phase d’urgence et plus de 8 000 menacés de mort imminente par inanition. L’organisation inscrit désormais Haïti parmi les cinq foyers mondiaux de famine extrême, aux côtés du Mali, du Soudan du Sud, du Soudan et de Gaza.

Lola Castro, directrice du PAM pour la région Amérique latine et Caraïbes, tire une sonnette d’alarme : « Nos stocks sont à zéro, nous n’avons aucun moyen d’intervention pour la saison des ouragans. » Le programme de repas scolaires, essentiel pour un demi-million d’enfants, sera drastiquement réduit si aucune solution de financement n’émerge.

Dans ce contexte, la militarisation de la réponse à la crise sécuritaire se durcit. Le gouvernement de transition haïtien, de plus en plus replié sur lui-même, a fait appel à Erik Prince, fondateur de la société militaire privée Blackwater, pour organiser une opération de drones armés contre les gangs. Selon le Washington Post, ces drones commerciaux bricolés avec des explosifs visent des cibles urbaines, sans encadrement clair du droit humanitaire. Prince prépare également l’envoi de 150 mercenaires recrutés parmi d’anciens soldats haïtiano-américains.

Cette dérive vers une privatisation de la sécurité dans un État en décomposition survient alors que l’ONU elle-même est fragilisée, confrontée à un déficit de financement structurel aggravé par les décisions passées de l’administration Trump, qui a gelé et tenté de récupérer des fonds alloués aux agences humanitaires.

En résumé, Haïti s’enfonce dans un cycle de désastre humanitaire, d’intervention militarisée sans contrôle démocratique, et de retrait progressif des mécanismes multilatéraux. Une conjoncture explosive, où les urgences alimentaires se heurtent à des réponses sécuritaires externalisées et opaques.

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