Festival Afro Urbain : à Montréal, une 7e édition pour illuminer la scène afro-descendante
Les 2, 3 et 4 mai 2025, le quartier Saint-Michel vibrera au rythme des talents afro-descendants à l’occasion de la 7e édition du Festival Afro Urbain (FAU), sous le thème évocateur : « Avenues Lumineuses ». Organisé par le Centre des Arts de la Maison d’Haïti, ce rendez-vous s’affirme d’année en année comme une plaque tournante de la créativité afro-québécoise. Cette année encore, le festival convoque les arts visuels, la musique, le cinéma et la littérature pour donner voix à une génération émergente, audacieuse et enracinée.
Une programmation éclatante portée par Rebecca Jean
Figure engagée et voix singulière de la scène montréalaise, Rebecca Jean, auteure-compositrice-interprète saluée pour son engagement communautaire, a été choisie comme porte-parole de cette édition. Sa présence incarne cette volonté du FAU : réconcilier exigence artistique et ancrage social.
Au programme, trois jours foisonnants mêlant ateliers, concerts, projections et discussions, dans une ambiance résolument festive mais toujours réflexive. L’accès est pensé pour être inclusif, avec des ateliers gratuits pour les familles et des concerts accessibles à tous (10 $ la soirée).
Des artistes en pleine lumière
Le coup d’envoi sera donné par Esther Calixte-Béa, alias Queen Esie, dont le travail plastique et militant bouscule les normes esthétiques et sociales. Son vernissage inaugural sera suivi d’un concert du batteur ivoirien Donald Dogbo, héritier d’une dynastie musicale et nouvelle Révélation Radio-Canada 2024-2025.
La jeunesse aura sa journée dédiée, avec des ateliers de percussions menés par Daniel Bellegarde, archiviste sonore et passeur de mémoire afro-caribéenne, ainsi qu’une projection du film Métamorphose en 3 temps d’Étienne Langlois, portrait sensible de trois adolescents aux prises avec la violence urbaine dans Parc-Extension.
Le samedi soir, la scène s’embrasera avec Kizaba, pionnier de l’afroélectro congolaise. Son album Kzavibe, acclamé et sélectionné aux Juno Awards 2024, reflète l’excellence diasporique portée par le FAU.
Penser, écrire, créer : l’Afrodescendance à l’honneur
Le dimanche ouvrira avec le Brunch des créatrices, espace d’échange réservé aux femmes noires créatrices, suivi d’une table ronde littéraire de haut niveau, réunissant Fabrice Vil, Philippe Néméh-Nombre et Léa Murat-Inglés, figures montantes de la pensée afro-québécoise. L’intellectuel Frantz Voltaire en assurera la modération, promesse d’un dialogue profond sur les trajectoires littéraires noires au Québec.
Enfin, Naïma Frank, étoile montante du R&B alternatif, viendra clore le festival avec un concert empreint de grâce et d’énergie. Pour ceux qui ne pourront se déplacer, les performances seront diffusées en direct sur Pakapala TV, plateforme web de la Maison d’Haïti.
Le Centre des Arts : un carrefour culturel incontournable
Lieu d’ancrage du festival, le Centre des Arts de la Maison d’Haïti n’est pas qu’un bâtiment : c’est une vision. Celle d’un espace où la mémoire, la création et l’engagement s’entrelacent pour dessiner les contours d’un avenir pluriel.
« Le Centre est un espace de convergence culturelle où la diversité est célébrée et le développement artistique encouragé », souligne Marjorie Villefranche, directrice générale de la Maison d’Haïti.
À travers le FAU, c’est tout un écosystème artistique afrodescendant qui prend la parole, affirme sa présence et tisse des ponts, à Montréal comme ailleurs. En 2025, les « avenues lumineuses » du Festival Afro Urbain ne sont pas qu’un thème : elles sont une promesse, celle d’un futur porté par les voix qu’on n’entendait pas toujours, mais qui résonnent désormais avec éclat.
