Il n’a pas besoin d’instrument pour faire résonner la musique haïtienne : sa plume suffit ; sa voix, son éloquence et son altruisme aussi. Comme l’a dit Épicure : un peu de pain, un peu de paille, un peu de vin, ça me suffit. Maurice Dieunou est de ceux qui écoutent pour raconter, observent pour transmettre. Journaliste culturel, il fait entendre les voix, les tambours et les luttes qui donnent à Haïti sa musique et sa mémoire.
Un parcours enraciné dans la culture
Né dans une Haïti où la culture se vit autant qu’elle se perd au jour le jour, Maurice Dieunou s’est très tôt passionné pour la musique haïtienne, traditionnelle et contemporaine. Fasciné par les sons du rara, du konpa, du twoubadou ou encore des musiques engagées, il comprend vite que derrière chaque rythme, il y a une histoire, une résistance, un message fondamental.
C’est dans cette optique qu’il devient journaliste culturel, animateur du compas à la radio de Port-de-Paix dès son jeune âge, avec la volonté de mettre en lumière les artistes, les styles et les dynamiques sociales qui façonnent l’identité sonore du pays.
Une voix pour les voix oubliées
Dans ses présentations, Maurice Dieunou ne parle pas seulement de musique : il raconte des vies, des luttes, des mémoires. Il s’intéresse autant aux grandes figures de la scène qu’aux artistes de l’ombre, qui, avec leurs propres moyens, continuent de faire vivre des traditions souvent négligées. Ce sont ces musiciens de province ou des quartiers populaires qu’il met à l’honneur.
À travers ses reportages, critiques, portraits d’artistes et chroniques culturelles, il participe activement à la valorisation du patrimoine musical haïtien, la promotion des jeunes talents, la défense de la diversité musicale et linguistique et la transmission des enjeux historiques liés à la musique.
Un chroniqueur de terrain et documenté
Contrairement à ceux qui se contentent des studios ou des grandes scènes, Maurice Dieunou va sur le terrain et dans les livres pour nourrir sa soif perpétuelle de connaissances utiles au secteur artistique et culturel du pays. Il partage ses réflexions à travers ses œuvres publiées sur diverses plateformes numériques : festivals ruraux, rues pendant le carnaval, espaces communautaires, studios artisanaux, cérémonies culturelles… Il est présent dès la genèse de chaque manifestation musicale, fidèle à sa vocation d’idéaliste.
Son regard est celui d’un passeur, d’un interprète entre les artistes et le public. Il documente, avec rigueur mais aussi avec passion, le rôle fondamental que joue la musique dans la vie sociale, politique, éducative et même administrative du pays. Il explore les liens entre musique, gestion et management.
ZONE FANATIK : Une structure au service du patrimoine
ZONE FANATIK n’est pas une école, mais une structure socio-culturelle dédiée à la promotion de la musique et de nos légendes. Par sa philosophie, elle est devenue un véritable agent de socialisation, avec pour mission de nous aider à mieux comprendre et à mieux nous situer dans les débats musicaux.
Elle s’inscrit dans une perspective de valorisation de ce bien commun qu’est la musique, tout en évitant que nous continuions à nous battre sans arguments solides dans les grands débats culturels. Certains abonnés la perçoivent comme une école, mais elle est en réalité un outil pédagogique, méthodologique et épistémologique, mis au service d’une cause collective et citoyenne, au nom du patrimoine légué par le géant Nemours Jean-Baptiste.
Une contribution unique à la culture haïtienne
Depuis neuf ans, Maurice Dieunou joue un rôle essentiel dans le renforcement de la mémoire musicale haïtienne à travers le projet ZONE FANATIK. Il s’y engage comme un serviteur et un fanatique de la musique, non comme un donneur de leçon, car pour lui, la musique est un bien collectif.
Il est intervenu plusieurs fois dans des médias culturels haïtiens, collabore à des émissions radio et à des plateformes virtuelles, participe à des conférences et débats sur la musique comme outil de développement et facteur d’identité nationale, en tant que patrimoine immatériel de la culture haïtienne.
Il est reconnu pour sa connaissance fine des genres musicaux haïtiens, sa capacité à créer des liens entre musique, histoire et société, sa volonté constante d’éduquer à travers l’information culturelle.
Faire résonner Haïti par les mots
Dans un pays où la musique est parfois le seul langage qui unit le peuple haïtien, Maurice Dieunou choisit de la produire, de l’archiver, de la faire rayonner. Car pour lui, raconter la musique, c’est raconter la vie d’un pays, dans toute sa diversité culturelle.
Selon lui :
“Mizik la se yon byen komen pou nou tout sou latè, menm si nou youn pa dakò ak lòt sou yon sijè, men nou ka fè sa nan respè youn pou lòt san joure.”
Il lance toujours un message de redynamisation mentale aux amateurs de musique :
ANNATANDAN NOU KWAZE, PA BLIYE PRAN SWEN TÈT OU, PRAN SWEN LESPRI W.
Jamesky Jeanty, Rèldouvanjou


