À l’horizon 2050, aucune économie européenne ne figurera parmi les dix premières du monde, un symbole frappant du déclin géopolitique et économique du Vieux Continent. C’est le constat sans appel dressé par Jorge Dezcallar de Mazarredo, diplomate espagnol et ancien directeur des services de renseignement.
La fragilité politique en France et en Allemagne, la guerre en Ukraine, la montée des populismes, sans oublier la menace d’une nouvelle guerre commerciale provoquée par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, alimentent ce recul. L’Europe, qui a longtemps incarné un modèle envié de prospérité sociale, voit son influence s’éroder face à la montée en puissance du Sud global et des économies indo-pacifiques.
À travers son ouvrage La fin d’une époque, Dezcallar souligne que la domination occidentale issue de l’après-Seconde Guerre mondiale est désormais remise en cause. L’Europe, qui concentre 6 % de la population mondiale mais 50 % des dépenses sociales, peine à maintenir un modèle aussi coûteux sans une croissance forte et une position géopolitique dominante.
Le Brexit, l’absence d’une défense commune et une désunion persistante fragilisent encore davantage l’Union. Tandis que les États-Unis pourraient se désengager de l’OTAN et que Trump menace d’imposer de lourdes taxes aux industries européennes, l’Europe se trouve à un tournant décisif : renforcer son intégration ou sombrer davantage dans l’irrelevance mondiale.