Paris – À l’issue d’un cycle de négociations tenu dans la capitale française, le secrétaire d’État Marco Rubio a lancé un avertissement retentissant : les États-Unis pourraient se retirer des discussions de paix si aucun progrès tangible n’est observé rapidement. « Si ce n’est pas faisable à court terme, nous allons passer à autre chose », a-t-il déclaré vendredi matin sur le tarmac de l’aéroport, soulignant que ce conflit « n’est pas notre guerre ».
Le président Donald Trump a renchéri dans la foulée depuis la Maison-Blanche, affirmant que la décision serait prise « très prochainement ». Tout en restant évasif sur la responsabilité d’un éventuel échec, Trump a dénoncé « des gens insensés » susceptibles de faire capoter le processus, tout en affirmant percevoir « une certaine volonté » des deux parties à mettre fin au conflit.
Cette montée de ton survient dans un contexte de stagnation des négociations, alors que Moscou réclame un allègement des sanctions en échange d’avancées partielles. Rubio a rappelé que nombre de ces sanctions relèvent de la compétence des alliés européens, qui se montrent jusqu’ici inflexibles.
Malgré une tentative de relance diplomatique jeudi entre Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le Kremlin a temporisé, estimant que « certains progrès » pouvaient être reconnus, tout en soulignant la complexité persistante des discussions.
L’expiration récente d’un cessez-le-feu de 30 jours sur les infrastructures énergétiques, sans prolongation annoncée par Moscou, ajoute à l’incertitude. Pour John Hardie, analyste du think tank FDD, la menace de retrait américain pourrait paradoxalement encourager la stratégie d’obstruction russe. Il appelle Washington à renforcer la pression économique sur Moscou tout en consolidant l’aide militaire à l’Ukraine.
À suivre : les prochaines discussions prévues à Londres pourraient s’avérer décisives.
