Alors que le référendum constitutionnel annoncé pour le 12 mai 2025 par Leslie Voltaire, ex-coordonnateur du CPT, approche à grands pas, l’incertitude domine.
D’après les informations confirmées par Rezo Nòdwès, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), principal soutien logistique aux processus électoraux en Haïti via son BasketFund, a informé le Conseil Electoral Provisoire (CEP) qu’aucune allocation budgétaire n’est actuellement disponible pour la formation des membres des bureaux électoraux départementaux ou des « bureaux référendaires ». Ces structures, il convient de le rappeler, ne sont pas reconnues par la Constitution de 1987, toujours en vigueur.
En conséquence, les activités de formation prévues en province ont été suspendues, révélant l’état d’impréparation technique du processus. Ce désengagement partiel du PNUD renforce les incertitudes déjà palpables quant à la faisabilité logistique du référendum, notamment dans les régions hors de Port-au-Prince, et des « territoires perdus ».
Plusieurs sources proches du dossier affirment que des représentants du PNUD auraient conseillé au CEP de suspendre toute activité électorale tant que la situation du pays ne présente pas de garanties minimales de stabilité.
Dans ce contexte d’opacité, ni la présidence, ni le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé – dont des centaines de manifestants ont réclamé la démission mercredi dans les rues – ne se sont exprimés sur le processus référendaire. Le texte de la nouvelle Constitution reste introuvable : ni au sein du CEP, ni dans les canaux officiels, ni auprès des ambassades. Le peuple haïtien est ainsi sommé de se prononcer sur un document qu’il ne connaît pas. Sollicités par Rezo Nòdwès, plusieurs membres du CEP ont décliné tout commentaire, entretenant le flou.
L’ex-président du CPT, l’architecte Leslie Voltaire – connu pour avoir offert à la ville des Cayes un « aéroport international » – avait pourtant affirmé à Paris que le référendum se tiendrait bel et bien le 12 mai 2025. Mais au vu de l’impréparation manifeste, du désengagement du PNUD et du silence des autorités, une seule certitude demeure : Haïti, c’est Haïti.
La rédaction du journal a tenté de joindre les responsables du PNUD. Tous les appels sont restés sans réponse.
cba