Derrière la lumière tamisée de son intérieur, Keslie Datus se tient debout, incarnant avec une force discrète et une élégance discrète le visage d’une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein à Montréal.
Son image n’est pas celle d’une star, mais celle d’une femme ordinaire, profondément enracinée dans le quotidien, qui choisit de porter un coup de projecteur sur son engagement en faveur d’une cause trop souvent ignorée dans la communauté haïtienne, trop souvent soufferte en silence.
Sa combinaison à carreaux, loin d’être une simple tenue, se transforme en une douce armure contre l’indifférence. A travers un tel accoutrement, elle nous rappelle que la prévention passe d’abord par l’écoute de soi, par cette prise de conscience intime et urgente.
Avec elle, une voix féminine souvent étouffée dans les communautés racialisées se fait entendre, affirmant haut et fort : « Parlons de nos corps, parlons de nos peurs, mais surtout, parlons de la vie ».
Montréal sert ici de scène à un appel à la vigilance, un lieu où chaque femme, quel que soit son âge ou son origine, est invitée à se faire dépister, à écouter son corps, à répondre à cet appel à se dresser contre ce mal qui ne prévient jamais.
Par sa démarche sobre, Mme Datus nous rappelle que le courage passe parfois par les gestes les plus simples : aller vers l’autre, prendre le temps d’un rendez-vous..et sauver à temps ce qui peut être sauvé et guéri…
