Semaine noire pour Wall Street : l’escalade tarifaire sino-américaine ébranle les marchés mondiaux
La semaine du 4 avril 2025 restera marquée comme la plus turbulente pour les marchés boursiers américains depuis la crise du Covid-19. En réaction aux nouveaux droits de douane imposés par l’administration Trump sur des importations mondiales, la Chine a riposté par des taxes punitives sur les produits américains, des restrictions sur les exportations de minéraux stratégiques et l’ajout d’entreprises américaines sur une liste noire. Cette réponse a ravivé les tensions commerciales, plongeant les investisseurs dans une incertitude accrue.
Le S&P 500 a chuté de près de 6 %, tandis que le Dow Jones a perdu 5,5 %, tirant les marchés vers des zones de correction inquiétantes. Le Nasdaq, plus exposé aux secteurs technologiques dépendants de la Chine, a basculé en territoire baissier, perdant environ 20 % de sa valeur depuis décembre. En Europe, les bourses de Londres, Paris et Francfort ont enregistré des baisses similaires, tandis que l’Asie, du Japon à Hong Kong, a suivi la même tendance négative.
La Maison-Blanche minimise l’impact en mettant en avant la solidité du marché de l’emploi, mais les analystes financiers, dont ceux de JP Morgan, estiment que les nouvelles taxes constituent le choc fiscal le plus important aux États-Unis depuis 1968. Ils relèvent désormais à 60 % la probabilité d’une récession mondiale en 2025.
La réaction chinoise pourrait signaler un conflit commercial de longue durée, avec des conséquences directes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, en particulier dans les secteurs technologiques, de la distribution et de l’industrie manufacturière. Les petits commerçants, comme certains détaillants d’électroménager aux États-Unis, prévoient déjà des hausses de prix de 30 à 40 % sur leurs marchandises.
Alors que les appels à la désescalade se multiplient – notamment du côté de l’Union européenne qui prône une nouvelle approche dans les négociations – le climat reste tendu. Même certains alliés politiques de Trump, tel le sénateur Ted Cruz, alertent sur les risques d’un engrenage tarifaire généralisé.
