La région du Sud-Est asiatique secouée par le tremblement de terre le plus violent enregistré en Birmanie depuis un siècle.
Le centre de la Birmanie a été violemment frappé vendredi par un séisme de magnitude 7,7, suivi d’une forte réplique évaluée à 6,7. Le bilan humain, encore provisoire, dépasse les milliers de morts, selon les autorités locales. L’épicentre, situé près de la ville de Mandalay, a provoqué l’effondrement de dizaines de bâtiments, la déformation de routes et la destruction de ponts dans une région parmi les plus fragilisées d’Asie.
La junte au pouvoir, en place depuis le coup d’État militaire de 2021, a annoncé samedi que la seule région de Mandalay comptait 694 décès, 68 personnes portées disparues et plus de 1 670 blessés. Le pays, déjà affaibli par quatre années de conflit civil, fait désormais face à une crise humanitaire d’une ampleur exceptionnelle.
Bangkok également secouée
À plus de 1 000 kilomètres de l’épicentre, la capitale thaïlandaise Bangkok a également ressenti les effets du tremblement de terre. Un gratte-ciel de 30 étages en construction s’est effondré en quelques secondes, faisant au moins dix morts et une centaine de disparus parmi les ouvriers. Le site, situé près du marché touristique de Chatuchak, est désormais au cœur d’une opération de sauvetage de grande ampleur.
Le gouverneur de la ville, Chadchart Sittipunt, a annoncé le déploiement de plus de cent ingénieurs pour inspecter les bâtiments potentiellement fragilisés, après avoir reçu plus de 2 000 signalements de dommages. Environ 400 personnes ont dû passer la nuit dehors, craignant un nouvel effondrement.
Scènes de chaos dans les hôpitaux
En Birmanie, la situation dans les hôpitaux est critique. À Naipyidó, capitale administrative du pays, les médecins ont dû traiter les blessés à l’extérieur des établissements, souvent sans matériel ni électricité. Certains chirurgiens ont poursuivi leurs interventions en plein air, tandis qu’une femme accouchait devant un hôpital en cours d’évacuation.
À Mandalay, deuxième ville du pays avec 1,7 million d’habitants, les secours manquent cruellement de moyens. Des photos diffusées par l’AFP montrent des quartiers entiers réduits à l’état de décombres. Un habitant contacté par téléphone déplorait l’effondrement d’un hôpital et d’un hôtel, ainsi qu’une absence quasi totale de secours organisés.
Un appel inédit à l’aide internationale
Face à l’ampleur du désastre, la junte militaire a lancé un appel officiel à l’aide internationale, une démarche inhabituelle de la part d’un régime généralement fermé à toute ingérence extérieure. Six régions ont été placées en état d’urgence.
Les premières réponses internationales ne se sont pas fait attendre : les États-Unis, la France, l’Inde, l’Union européenne et l’Indonésie ont proposé leur assistance. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mobilisé un centre logistique à Dubaï pour expédier du matériel médical d’urgence.
Au-delà des pertes humaines et matérielles, ce séisme souligne la grande vulnérabilité des États autoritaires face aux catastrophes naturelles. L’isolement politique, la faiblesse des infrastructures, l’absence de dispositifs d’alerte efficaces et l’insuffisance des secours rendent la gestion des crises presque impossible.

