Haïti, qui prépare un « référendum-bidon » pour lequel le CEP n’est pas en mesure de fixer une date précise, est « à un pas de devenir un État failli », affirme un ancien Premier ministre jamaïcain lors d’un forum mercredi. Pire encore, dit Josue Renaud de NEHRHO, « nous ne trouverons aucun ambassadeur ou encore moins le ministre haïtien des Affaires étrangères pour répondre » au moment même où il se trouve en Jamaïque en compagnie de M. Fritz Alphonse Jean qui doit s’entretenir avec le secrétaire d’État américain. Marco Rubio.
L’ancien Premier ministre Bruce Golding a averti mercredi qu’Haïti, dirigé par une équipe de « 9 Tet kale et dekale » mise en place par les États-Unis via la Caricom, est « dangereusement » proche de devenir un État en faillite. M. Golding a exhorté la communauté internationale et les autres parties prenantes à jouer un rôle beaucoup plus important au-delà d’une équipe dirigeante mise en place en dehors de toute procédure légale et constitutionnelle « pour assurer l’avenir socio-économique et la sécurité du pays francophone de la Communauté des Caraïbes (Caricom) ».
M. Golding, qui fait partie du groupe d’éminentes personnalités (EPG) de la Caricom, composé de trois membres, qui cherche à faciliter un dialogue inclusif entre les parties prenantes haïtiennes afin de trouver une solution à la crise multidimensionnelle prolongée dans le pays, a également mis en doute la tenue d’élections en Haïti dans le courant de l’année.
S’exprimant lors d’un séminaire en ligne sur Haïti organisé par la Banque mondiale, M. Golding a déclaré que depuis l’assassinat du président Jovenel Moise en juillet 2021, « les gangs ont étendu leur contrôle sur de vastes sections de Port-au-Prince, le siège du gouvernement, rendant virtuellement impossible l’élection d’un nouveau président dans la période de 120 jours prévue par la Constitution ».
« La situation sécuritaire a continué à se détériorer sous l’administration intérimaire du Premier ministre Ariel Henry et le retard dans la restauration de l’autorité constitutionnelle a sapé la légitimité de son administration, et son incapacité à fournir des services publics de base a sapé la confiance du public envers [le] gouvernement et ses institutions ».
M. Golding, qui forme le GPE avec les anciens premiers ministres Kenny Anthony (Sainte-Lucie) et Perry Christie (Bahamas), a déclaré que l’effondrement du gouvernement Henry l’année dernière avait conduit, avec l’aide de la Caricom, à la création du Conseil présidentiel transitoire haïtien (CPT), composé de neuf membres en rotation.
« Ce n’est pas une situation idéale, mais elle a été conçue pour garantir l’inclusion des acteurs politiques et des éléments politiques en Haïti. Nous avons travaillé avec eux au cours des 18 derniers mois [et] je ne peux pas vous dire que je suis heureux et satisfait des progrès réalisés.
« Les divergences politiques ont continué à perturber le processus, à interférer avec le programme qui avait été élaboré lors d’une réunion à la Jamaïque en mars de l’année dernière, mais c’est le meilleur arrangement qui, selon nous, peut fonctionner », a-t-il déclaré.
M. Golding a déclaré qu’en conséquence, la Caricom continue d’apporter son soutien à ses États membres, « en gardant à l’esprit que la solution au problème haïtien doit être menée par les Haïtiens, gérée par les Haïtiens ».
« Haïti a suffisamment souffert de l’ingérence extérieure et nous devons donc être très respectueux de sa souveraineté, en gardant à l’esprit que c’est le pays qui a ouvert la voie à l’indépendance des pays noirs.
