10 octobre 2025
Rezo Nòdwès | Mizik – Polis la tire sou manifestan yo pandan gang yo ap vanse (audio)
Actualités Corruption Insécurité|Kidnapping Société

Rezo Nòdwès | Mizik – Polis la tire sou manifestan yo pandan gang yo ap vanse (audio)

Eske la poli ap anpeche pèp Aysyen selebre samdi pwochen 38 tan Konstitisyon an?

Polis la tire sou pèp la

Yo te di nou se men ak men,
Polis la ak pèp la pou n chase mal.
Men jodi a, se bal ki reponn kri nou,
Lari a tranble, chagren vin fèt nasyonal.

Refren (chœur, an kè)
Polis la tire sou pèp la!
Sang koule bò ri!
Gwo non, gwo pale,
Men pyès pa janm chanje.
Gwo non, gwo pale,
Men bandi yo ap avanse!

Yo te di nou : “Ann mete tèt ansanm,”
Pou chase lènmi ki pran katye yo.
Men koukou chita sou branch palmis,
Se nou menm y ap chase anba gaz, anba bal, anba soley cho.

Refren
Polis la tire sou pèp la!
Sang koule bò ri!
Gwo non, gwo pale,
Men pyès pa janm chanje.
Gwo non, gwo pale,
Men bandi yo ap avanse!

Vè 2
Pòtoprens dechire,
Li rale do l pou l al kache nan Petyonvil.
Katye tounen peyi pa yo,
Gouvènman ap fè sòti ak referandòm pap janm rive.
Jounen pase,
Moun mouri,
Teritwa pèdi,
Peyi fin depafini.
CPT gen yon lane,
Men li pa janm mete yon pa.


Chak mo se rèl, chak fraz se kri,
Men tout sa rete nan mikwo,
Depi gouvènman an ap fè mizik vid,
Pèp la ap danse sou silans gwo dlo.

Polis la tire sou pèp la!
Sang koule bò ri!
Gwo non, gwo pale,
Men pyès pa janm chanje.
Gwo non, gwo pale,
Men bandi yo ap avanse!

Haïti, ou tounen mo sou papye,
Yon rèv kase, yon tè kraze,
Nou pa wè limyè,
Men nou pa janm sispann priye…

pwodwi pa cba

audio

Le mariage peuple et policier haïtien, ce mariage a-t-il été rompu ?

Mercredi matin, devant l’immeuble de la Primature, la Police nationale d’Haïti a offert une démonstration de force que l’histoire retiendra peut-être comme un modèle d’efficacité. Face à une foule venue implorer des mesures contre l’insécurité galopante, l’institution a su faire preuve de rigueur : gaz lacrymogènes, charges musclées, tirs entendus – une exécution parfaite de ce qu’elle sait faire de mieux. Il faut saluer cette performance : les policiers ont su se montrer intraitables face à ceux qui, en dernier recours, demandaient simplement à vivre sans la peur constante de l’arbitraire des gangs. Le peuple a pris note, et sans doute avec une pointe d’admiration, car désormais, une chose est certaine : la police a les moyens de frapper fort.

Dès lors, une nouvelle attente s’impose. La police s’est illustrée en écrasant la protestation populaire ; il ne reste plus qu’à la voir appliquer la même vigueur contre les véritables maîtres du territoire. Il ne serait plus acceptable d’évoquer un manque de ressources, d’effectifs ou d’équipements. À Village de Dieu, à Croix-des-Bouquets, à Carrefour, dans tous ces bastions gangrenés par la violence, on s’attend désormais à une démonstration identique à celle de mercredi. L’État et son bras armé doivent faire preuve d’une cohérence absolue : si l’usage de la force est possible contre les citoyens désarmés, il doit l’être avec encore plus de fermeté contre ceux qui, quotidiennement, terrorisent le pays.

La scène de mercredi a posé une question cruciale : pour qui la police haïtienne est-elle véritablement en guerre ? Contre qui choisit-elle de déployer ses stratégies les plus abouties ? En chassant violemment des citoyens venus simplement réclamer leur droit à l’existence, elle a clairement montré qu’elle pouvait répondre avec autorité. Il serait paradoxal, voire insultant, que ce zèle ne s’exerce que sur les faibles et s’évanouisse lorsqu’il s’agit d’affronter les gangs qui défont la République. L’heure est à la mise à l’épreuve : on veut voir ces muscles tendus dans des opérations de rétablissement de l’ordre où cela s’impose réellement.

L’État haïtien, par l’action de sa police, a dessiné une ligne dont la logique ne peut être inversée. Désormais, l’excuse de l’impuissance ne tiendra plus. Il n’y a pas de retour en arrière possible : soit la police prouve qu’elle est l’ultime garante de la sécurité publique en s’attaquant avec la même détermination aux forces criminelles, soit elle se condamne à être perçue comme une institution dont la seule force réside dans l’oppression des faibles. Le peuple a vu, le peuple sait, et il attend.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.