Se poukiyès menm MM. Fils-Aimé, St Cyr, Frinel Joseph… pral fè referandòm sa, alòs ke pi fò moun nan peyi-a deja di NON ak maskarad sa?
Entre le langage étouffé des salons diplomatiques et la cruelle réalité des rues de Port-au-Prince, les « dirigeants » haïtiens évoluent dans une bulle de déclarations solennelles et de réunions officielles, là où le fracas des balles et la détresse des habitants imposent une toute autre urgence. Si le Premier ministre de facto, Alix Didier Fils-Aimé, affiche une posture de gouvernance sourcilleuse, convoquant ses ministres autour des grands dossiers de la sécurité et de la relance économique, il n’en reste pas moins que son discours est en décalage avec le vécu quotidien d’une population livrée à l’anarchie « programmée » des gangs.
De même, Laurent Saint-Cyr, en conciliabule avec la Chambre de commerce américaine, parle de « relance économique durable et inclusive », formulation qui, dans un pays à genoux, résonne avec une cruelle ironie. De son côté, le conseiller présidentiel Frinel Joseph, qui se la coule grassement, proclame son attachement aux principes démocratiques, une formule qui prend des allures d’abstraction lointaine alors que la capitale violente s’effondre sous le poids de l’inaction et de l’impunité. C’est l’image d’un État où les propos « officiels » – selon les bons voeux de Core Group- se perdent dans les fastes diplomatiques, tandis que le réel est noyé dans l’indifférence des gouvernants.
RFI – Haïti: à Port-au-Prince, la population démunie face à la progression des gangs
À Port-au-Prince, les gangs armés continuent d’étendre un peu plus leurs tentacules dans certaines régions de la capitale, forçant les habitants à fuir leur demeure. Rue Cameau, Lafleur Ducheine, ou encore avenue Christophe, les bandits ont semé la panique au début du week-end. Une nouvelle offensive qui plonge des centaines de familles dans le désarroi.
De notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxama
Dans la capitale d’Haïti, les gangs continuent de montrer leur toute puissance. Ils tuent, violent et pillent. Magdalène, 60 ans, est l’une des victimes de cette nouvelle offensive des bandits sur l’avenue Christophe. « Hier, ils ont fait irruption dans les locaux de l’école Infopac, tout près de l’IERAH [Institut d’Études et de Recherches africaines d’Haïti, NDLR]. Ils nous ont braqués avec de grosses armes. Nous avons dû fuir. Dieu soit loué, nous avons sauvé notre peau. Je ne sais pas où aller. La situation est difficile pour moi… »
« Je n’ai nulle part où aller »
Comme Magdalène, d’autres vivent le même cauchemar. C’est le cas de cette mère de deux enfants qui, après avoir fui Carrefour-Feuilles, a trouvé refuge rue Cameau. Aujourd’hui, elle ne sait à quel saint se vouer : « J’ai deux enfants. je les fais dormir chez des gens car je n’ai nulle part où aller. Je ne peux même pas envisager de louer une maison, je n’en ai pas les moyens. Je ne sais pas quoi faire… Je ne peux pas rester enfermée et me faire tuer, alors j’ai dû rassembler mes affaires. »
Face au laxisme des autorités concernées, les gangs armés accaparent de plus en plus de terrain dans une capitale déjà au bord du gouffre.
Sur l’avenue Christophe, tout est déjà sous le contrôle des bandits. Les entreprises baissent leurs rideaux de fers et les différentes facultés de l’université d’État d’Haïti, installées dans la zone, ferment leurs portes.
