10 octobre 2025
Drones Kamikazes dans la guerre anti-terreur en Haïti : Dernier Espoir ou Nouvelle Dérive Sécuritaire ?
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Drones Kamikazes dans la guerre anti-terreur en Haïti : Dernier Espoir ou Nouvelle Dérive Sécuritaire ?

Par Patrick Prézeau Stephenson

Depuis trop longtemps, les 11 millions d’Haïtiens sont pris en otage par des gangs lourdement armés qui imposent leur loi par la terreur. Plus de 5 600 personnes ont été tuées, plus d’un million déplacées, et Port-au-Prince ressemble à une zone de guerre où les criminels exercent plus de pouvoir que l’État [1]. Face à cette menace existentielle, et avec des moyens dérisoires, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a adopté une stratégie audacieuse : l’utilisation de drones kamikazes pour frapper les bastions des gangs.

Une Adaptation Face à une Guerre Asymétrique

Dans la plupart des pays, la lutte contre le crime organisé repose sur des forces de l’ordre bien équipées, soutenues par un appareil judiciaire fonctionnel et une coopération internationale efficace. En Haïti, la PNH fait face à une guerre asymétrique. Des gangs comme 400 Mawozo, Kraze Baryé ou Gran Ravine disposent d’armes de guerre, contrôlent des ports, des routes stratégiques et terrorisent la population à travers des enlèvements, des extorsions et des massacres.

Désarmés face à ces milices suréquipées, les policiers haïtiens ont dû innover. Les drones kamikazes, chargés d’explosifs et pilotés avec précision, ont permis de frapper les bases des gangs sans engager directement les forces de l’ordre dans des combats suicidaires. Selon plusieurs rapports, ces attaques ont déjà causé des dizaines de pertes dans les rangs criminels et perturbé leurs réseaux d’opérations.

Un Choix Stratégique et Moralement Justifié

Certains observateurs pourraient s’offusquer de voir la police utiliser des drones armés comme outil de répression contre les gangs, mais la réalité haïtienne ne laisse pas d’autre choix. Ces groupes criminels ne se contentent pas de racketter ou de tuer : ils brûlent des quartiers entiers, attaquent les commissariats, et expulsent des dizaines de milliers de familles.

L’usage des drones permet de réduire les pertes du côté des forces de l’ordre tout en affaiblissant les gangs dans leurs zones retranchées. Ce n’est pas une approche indiscriminée, mais une réponse proportionnée et tactique à un problème qui dépasse la criminalité ordinaire et s’apparente à du terrorisme urbain.

Un Précédent Mondial dans la Guerre Contre le Crime

Haïti n’est pas le premier pays à recourir aux drones dans la lutte contre des groupes criminels ou terroristes. En Irak et en Syrie, les États-Unis et leurs alliés ont utilisé cette technologie pour frapper des cibles de l’État islamique. Au Mexique, les cartels ont eux-mêmes commencé à employer des drones piégés [2,3].

Ce qui distingue Haïti, c’est l’absence totale de soutien international concret. Les gangs haïtiens ne font face à aucune armée, aucun service de renseignement puissant, aucune coalition étrangère. La PNH mène seule cette bataille, alors que les Nations Unies tergiversent et que la force multinationale dirigée par le Kenya peine à se matérialiser sur le terrain.

Les Risques d’Escalade et de Représailles

Si l’usage des drones est une avancée tactique pour la police haïtienne, cette stratégie n’est pas sans risques. Les gangs pourraient chercher à riposter avec plus de violence contre les forces de l’ordre et la population. De plus, certains experts s’inquiètent de la possibilité que les criminels se procurent eux-mêmes des drones pour retourner cette technologie contre l’État.

Un autre danger réside dans l’absence d’un plan global de stabilisation. Frapper les gangs ne suffira pas : il faudra reconstruire les institutions, rétablir la confiance entre la population et la police, et créer des alternatives économiques pour les jeunes enrôlés de force dans ces groupes criminels.

Un Combat Nécessaire pour Sauver Haïti

Haïti est à un tournant décisif. Ce n’est pas un choix entre les drones et la paix : c’est un choix entre l’inaction et l’effondrement total de l’État. Si la communauté internationale refuse d’intervenir de manière significative, alors la PNH doit avoir les moyens de combattre avec les ressources disponibles.

L’usage des drones kamikazes n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve d’adaptation face à un ennemi qui menace la survie même de la nation. La guerre contre les gangs ne sera pas gagnée en un jour, mais cette approche offre une chance réelle de renverser le rapport de force.

Haïti ne peut plus se permettre d’attendre. L’heure est à la résistance et à la reconquête.

“Nap Reziste Ansanm pou nou Libere Ansanm”

Références

[1] Last-chance-Breaking-Haitis-political-and-criminal-impasse-GI-TOC-January-2025.pdf

[2] American and Allied Forces Continue Figthing ISIS Terrorists in Middle East · The Floridian

[3] Drug cartels are sharply increasing use of bomb-dropping drones, Mexican army says – CBS News

[4] https://www.haitilibre.com/en/news-44436-haiti-flash-kamikaze-explosive-drones-fear-changes-camps.html

Contact Médias Patrick Prézeau Stephenson: Éditeur manifeste1804@gmail.com

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