Par Dieudonné ST-CYR
Les problèmes de l’Unité de dialyse de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) refont surface : Rupture de stock de matériels nécessaires à la réalisation des séances de dialyse, dysfonctionnement des générateurs d’hémodialyse et du système de traitement d’eau. Tout en critiquant le comportement des autorités sanitaires du pays, des patients sont d’avis que dans tous les pays, la dialyse demeure une affaire d’État.
Port-au-Prince, mercredi 30 août 2017 ((rezonodwes.com))– On n’est pas au marché encore moins sur une place publique. On est au centre de dialyse de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti de Port-au-Prince. À l’intérieur de l’établissement, le regard porté au loin dévoile l’ampleur de la situation. Visages fatigués, des patients ont fait la queue toute la matinée pour se faire dialyser.
Entre une infirmière et le bruit de 3 machines un quinquagénaire larmoie. Depuis huit heures du matin elle attend finalement qu’elle ait la chance de bénéficier de sa séance de dialyse. Le visage blafard, le souffle court, Sténante Charlotin répète inlassablement la même chose.
Très peu de matériels pour trop de patients. Plus d’un mois, Manianita Pierre-Ville dit remarquer une soudaine augmentation du nombre de malades ayant besoin des séances de dialyses. La jeune patiente de 28 ans, la voix en sanglot, déplore le dysfonctionnement de 5 des 8 appareils de l’unité de dialyse.
Le 3 mars dernier le président Jovenel Moïse avait fait don d’une génératrice à l’unité de dialyse. Si le président s’était dit satisfait des avancées de cette unité, quelques mois après, le problème persiste. Pour recevoir des soins, Chéry Joseph Léonesse raconte qu’il doit attendre beaucoup plus longtemps ces jours-ci.
A l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti, pour se faire dialyser, on a besoin de 4 milles gourdes pour 2 séances par semaine, à ces dépenses s’ajoute l’achat de produits médicaux de base que l’hôpital ne fournit pas tels que seringues, intrants, pansements. Malgré la défaillance du service de dialyse de l’HUEH, nombre de patients le préfèrent à celui offert par des centres hospitaliers privés de la capitale, vue que le coût peut atteindre jusqu’à 250 dollars américains par séance.
