Le Ministère de la Défense a annoncé, dans un communiqué officiel publié dimanche, la mort du soldat Petit’homme Charles Benictor, tombé sous les balles de groupes armés alors qu’il défendait un site stratégique dans la commune de Kenscoff.
Deux autres militaires ont été blessés lors de cette attaque, poursuit la note, illustrant une fois de plus la montée en puissance des gangs et l’incapacité totale de l’État à garantir la sécurité nationale.
Face à cette tragédie, le gouvernement haïtien a affiché une posture de fermeté, indique le ministère de la Défense dont la dernière note publique remonte à l’année dernière. Pourtant, selon les citoyens avisés, ce ministère peine toujours à démontrer son utilité, n’étant pas parvenu, en plus de trois ans, à organiser une riposte efficace contre ces bandes criminelles qui sèment la terreur à travers le pays.
L’attaque de Kenscoff n’est qu’un nouvel épisode d’un affrontement terrible entre une armée embrionnaire et des organisations criminelles bien équipées, financées par des réseaux obscurs et bénéficiant de complicités au sein même de l’appareil d’Etat. Alors que le gouvernement tente de projeter une image de puissance, la réalité témoigne d’un État déliquescent, incapable de sécuriser ses infrastructures vitales.
Cherchant à se positionner comme le dernier rempart contre le chaos, le pouvoir est pourtant miné par une corruption endémique qui le discrédite sur la scène nationale. En témoigne la dernière place occupée par Haïti dans l’Indice de perception de la corruption de Transparency International, avec un score de 16 sur 100, l’un des plus bas au monde.
