Le renforcement en matériel et en personnel de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) peine à insuffler une dynamique nouvelle au sein des forces de sécurité. Pendant ce temps, les bandits poursuivent leur ascension criminelle, attaquant des communautés et incendiant des hôpitaux à Port-au-Prince et ailleurs.
À Kenscoff, au moins deux soldats des Forces armées d’Haïti (FAd’H) ont été blessés lors d’affrontements avec des membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm », rapporte l’ancien député Alfredo Antoine Junior. Sur le site de Téléco, les bandits ont délogé ce dimanche une dizaine de soldats des FAd’H qui montaient la garde à Morne-Tranchant, regrette l’ancien parlementaire.
Dès l’aube du dimanche 16 février 2025, des tirs à l’arme automatique ont réveillé les habitants de Morne-Tranchant ainsi que ceux des localités de Bélot et Souçailles. Plusieurs familles ont dû fuir précipitamment leurs maisons, tandis que des cas de blessés par balles sont également à déplorer. La réserve écologique Wynne Farm est désormais occupée par les bandits, et plusieurs maisons ont été incendiées par ces derniers, décrit Alfredo Antoine Junior.
Le centre de la commune de Kenscoff est désormais sous la menace d’une invasion des gangs armés. Des habitants paniqués fuient dans tous les sens, et les déplacés, accueillis dans des sites d’hébergement, craignent pour leur vie. Informée de la situation, la PNH peine à reprendre le contrôle et à repousser les criminels.
Sous le commandement de Rameau Normil, la Police nationale d’Haïti (PNH) est reléguée, selon certains spécialistes, au rang d’une force publique ordinaire. Dépourvue de stratégie de défense, de plan de combat et de politique de prévention, elle continue d’adopter une posture défensive et un rôle de pompier, tandis que des bandits, pourtant sans formation militaire, défient les forces de sécurité.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com