Les flammes ont englouti l’église de Dieu, située entre ruelle Alerte et la rue Lota-Jérémie, à Carrefour-Feuilles, un « territoire perdu » que l’État (16/100 an) ne contrôle plus.
L’église de Dieu, située entre la ruelle Alerte et la rue Lota-Jérémie à Carrefour-Feuille, a été la cible d’un incendie criminel perpétré, selon des riverains, par des membres de la coalition gangstérisée Viv Ansanm ou G9 an Fanmi, fédérée par le régime PHTK-Tèt Kale. Cet acte s’inscrit dans une série d’attaques visant les infrastructures publiques, privées et religieuses, s’ajoutant à l’hôpital général et à d’autres institutions incendiées par des bandes armées en mission, mais hors de tout contrôle.
Ce lieu de culte, dirigé par le pasteur Jean-Gabriel Anglade, a été ravagé jeudi en fin d’après-midi, vers 17 heures, alors que, paradoxalement, M. Fils-Aimé, Premier ministre de facto, siégeait au Conseil électoral provisoire pour discuter des modalités du référendum-bidon du 11 mai 2025, une date hautement symbolique marquant le 14ᵉ anniversaire de l’arrivée de Michel Martelly au Palais national, descendu d’un char carnavalesque.
Tandis que l’incendie dévastait l’église de Carrefour-Feuille, des sapeurs-pompiers ont été mobilisés dans une tentative désespérée de circonscrire les flammes. L’édifice, cependant, n’a pas survécu au brasier, et les habitants, pris de panique, ont fui la zone.
Si l’incendie d’une institution religieuse peut se produire au moment même où l’on discute des fondements du futur politique du pays, selon l’avis de plus d’un, que faut-il attendre d’un référendum promis qui ne répond à aucune norme légale ni constitutionnelle ?
En effet, selon le dernier rapport de Transparency International, publié le 11 février 2025, Haïti a obtenu un score alarmant de 16 sur 100 à l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), se classant ainsi au 168ᵉ rang sur 180 pays évalués. Ce résultat témoigne de la persistance de pratiques corruptrices qui fragilisent les institutions publiques et freinent le développement socio-économique. Dans ce contexte, la perspective d’un référendum visant à modifier la Constitution fait émerger de vives inquiétudes quant à sa légitimité et à la capacité du gouvernement à garantir un processus électoral transparent et sécurisé.