Haïti s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, sous le regard indifférent du monde. Les gangs règnent en maîtres, la population vit sous la terreur, les institutions s’effondrent.
Et pourtant, qui se soucie de nous?
La violence n’est plus une simple crise, c’est un état permanent. Les enlèvements, les assassinats et les pénuries transforment la survie en un combat quotidien. Des familles entières fuient leurs maisons, tandis que les plus vulnérables – femmes, enfants, vieillards – sont laissés à la merci des groupes armés.
L’État, s’il existe encore, semble dépassé, incapable de protéger son peuple. Car peut-on encore parler d’un État haïtien ? Le gouvernement est impuissant, sans véritable contrôle du territoire. Les forces de l’ordre, sous-équipées et infiltrées, peinent à assurer une sécurité minimale. Les politiciens, eux, se déchirent pour le pouvoir, sans jamais proposer de solutions viables. À force d’inaction et de compromissions, l’appareil d’État s’est vidé de sa substance, ne laissant derrière lui qu’un simulacre de gouvernance.
Et que dire de la justice ? Corrompue, inefficace, elle n’inspire plus confiance. Les criminels circulent librement pendant que les citoyens honnêtes vivent dans la peur. Les institutions judiciaires sont paralysées, et les rares décisions prises semblent dictées par des intérêts privés plutôt que par le bien commun.
Et la communauté internationale ? Elle condamne, promet, puis détourne le regard. Les discours creux se multiplient, mais aucune action concrète ne vient briser ce cercle infernal. Haïti est abandonnée, réduite à une simple ligne dans les rapports diplomatiques, un sujet lointain que personne ne veut réellement affronter.
Haïti est aujourd’hui une nation abandonnée, livrée à elle-même, où l’absence d’un État fonctionnel aggrave la misère et le désespoir. Mais combien de temps encore le peuple haïtien pourra-t-il endurer cette descente aux enfers ? Combien de vies brisées avant que l’on reconnaisse enfin notre humanité ?
L’Histoire jugera sévèrement ceux qui ont choisi l’indifférence. En attendant, nous survivons. Seuls.
Josten Louinon