À l’heure du bilan, 39 ans après la chute du régime des Duvalier le 7 février 1986, la crise sécuritaire qui sévit en Haïti est considérée par des syndicalistes de la Centrale unitaire des travailleurs des secteurs public et privé en Haïti (CUTRASEPH) comme une autre forme de dictature à combattre.
À l’initiative de la Centrale unitaire des travailleurs des secteurs public et privé en Haïti (CUTRASEPH), une conférence-débat a été organisée ce jeudi à Delmas sur le sens historique du 7 février 1986 et la problématique de l’insécurité en Haïti. Les échanges ont porté principalement sur plusieurs thématiques, dont « les promesses du 7 février 1986 », « le sens profond du 7 février 1986 », « la terreur imposée par les gangs » et « les limites des initiatives du 7 février 1986 ».
Le responsable du Syndicat de la défense des employés de l’Office d’assurance des véhicules contre tiers (SDE-OAVCT), Alexis Barthol, dresse un bilan catastrophique de la situation socio-économique d’Haïti, fortement affectée par le contexte sécuritaire. Pour le syndicaliste, la terreur imposée par les gangs armés résulte de la gestion irresponsable d’une crise de gouvernance politique. La situation des routes nationales en Haïti, totalement occupées par des groupes armés, est comparable à une autre forme de dictature maquillée.
Le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens d’Haïti (UNNOH), également membre de la CUTRASEPH, interpelle le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), Augustin Antoine, sur la grève des enseignants qui paralyse les écoles publiques depuis plus d’un mois. Il rappelle l’instruction obligatoire pour tous, formulée dans les promesses du 7 février 1986. La mise en place d’un système éducatif haïtien à la hauteur des défis du pays et l’amélioration des conditions de travail des enseignants figurent, entre autres, parmi les objectifs du projet de renaissance d’Haïti post-duvaliériste.
Hervé Noël
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