Le Kenya compte déployer jeudi 168 policiers supplémentaires en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), renforçant ainsi les efforts de lutte contre les bandes armées qui ont déstabilisé le pays depuis que le régime Tet Kale-PHTK a été intronisé au Palais national à la suite d’élections frauduleuses en 2011.
Geoffrey Otunge, le commandant de la force qui dirige le déploiement en Haïti et, accusé de se comporter comme un pro-consul, a déclaré dans un communiqué de presse que « la MSS reste pleinement engagée dans la restauration de la paix en Haïti », un aveu qui tarde à se concrétiser puisqu’aucun « territoire perdu » n’a été récupéré jusqu’à présent. De plus, le pays enregistre au moins un massacre par mois perpétré par des gangs « en mission » a la barbe de ces contingents.
Ce nouveau déploiement porterait le nombre total de militaires kenyans en Haïti à environ 800, ce qui rapprocherait la mission soutenue par l’ONU de son objectif de 1 000 officiers.
Selon les autorités kenyanes, les officiers devraient arriver dans la capitale, Port-au-Prince, jeudi soir, où ils rejoindront les autres forces internationales chargées de maintenir l’ordre public.
Ce déploiement intervient un jour après que les États-Unis ont cessé en partie, selon l’ONU, de financer la mission de sécurité, ce qui a suscité des inquiétudes quant à l’avenir de l’opération.
La décision américaine, prise dans le cadre de l’examen plus large de l’aide étrangère par l’administration Trump, pourrait avoir un impact sur le soutien logistique de la force multinationale.
Malgré ce revers financier, le Kenya a déclaré mercredi qu’il restait « attaché à son rôle de chef de file – payant -, affirmant que sa mission de sécurité en Haïti restait « sur la bonne voie, avec des projets de transition vers une opération de l’ONU ».
Korir Sing’oei, secrétaire principal du ministère des affaires étrangères, a précisé, lors d’un entretien avec Anadolu, que les États-Unis s’étaient engagés à verser environ 600 millions de dollars à la mission multinationale de soutien à la sécurité et qu’une grande partie de cette somme avait déjà été déboursée.
