13 février 2025
Kenya : le fils d’un ministre kidnappé par la police secrète libéré grâce à l’intervention du président Ruto
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Kenya : le fils d’un ministre kidnappé par la police secrète libéré grâce à l’intervention du président Ruto

Cette divulgation a provoqué des appels à la démission du ministre Muturi de la part d’hommes politiques proches du gouvernement, qui l’ont accusé de violer le principe de la responsabilité collective.

Un ministre kényan a accusé l’agence nationale de renseignement d’être responsable de l’enlèvement de son fils, alimentant un débat croissant sur l’implication de l’État dans la vague d’enlèvements qui frappe le pays.

Justin Muturi, secrétaire au Cabinet en charge du Service public, a déclaré que l’intervention personnelle du président William Ruto avait été nécessaire pour obtenir la libération de son fils Leslie, détenu par le Service national de renseignement (NIS).

Muturi est le premier membre du gouvernement à critiquer publiquement la gestion de ces kidnappins d’Etat, qui, selon un groupe de défense des droits de l’État, ont concerné au moins 80 personnes en six mois. Ces disparitions ont commencé après les manifestations contre les hausses d’impôts en juin dernier. Bien que certains captifs aient été libérés sous la pression publique, les familles touchées, y compris celle de Muturi, continuent d’exiger des réponses.

Dans un témoignage auprès de la Direction des enquêtes criminelles (DCI), Muturi a décrit l’angoisse qu’il a ressentie en cherchant désespérément des informations sur son fils. Il a contacté plusieurs hauts responsables de la sécurité nationale sans succès, avant de se rendre personnellement à la résidence officielle du président. Selon Muturi, Ruto a alors téléphoné au directeur du NIS, qui aurait confirmé détenir Leslie et promis de le libérer dans l’heure.

Cette révélation a suscité des appels à la démission de Muturi par des politiciens proches du gouvernement, qui l’accusent d’avoir violé le principe de responsabilité collective. Cependant, elle met en lumière un problème plus vaste : la responsabilité de l’État dans ces enlèvements, souvent démentie par les autorités. La mention directe du nom du président dans cette affaire constitue un défi rare à l’autorité de Ruto, exacerbant les spéculations sur des tensions internes au sein du gouvernement.

Le président Ruto a déclaré en fin d’année dernière que son administration mettrait fin aux enlèvements, tout en appelant les parents à inculquer de bonnes valeurs à leurs enfants. Cependant, ces déclarations, associées à ses avertissements aux jeunes contre l’usage des réseaux sociaux pour critiquer les dirigeants, n’ont pas apaisé les inquiétudes croissantes de la population.

Le phénomène des enlèvements dépasse les frontières kényanes. Des ressortissants étrangers, comme l’activiste tanzanienne Maria Sarungi Tsehai, ont également été enlevés, renforçant l’idée d’une crise régionale. Ces événements alimentent le débat sur l’état de droit et la sécurité publique au Kenya, où les citoyens et les observateurs internationaux appellent à une transparence accrue et à une réponse concertée pour mettre fin à cette série d’enlèvements.

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