Quel texte juridique en Haïti fait référence aux Bureaux Référendaires Départementaux (BRD) ? L’ancien parlementaire Serge Jean-Louis a souligné à propos que la Constitution de 1987, ratifiée par des millions d’Haïtiens habillés de blanc, établit des mécanismes clairs pour encadrer son amendement.
L’annonce du recrutement par le Conseil Electoral Provisoire, déjà largement contesté pour son illégitimité, revêt les allures d’une farce administrative où le ridicule le dispute à l’absurde. Sous couvert d’organiser un référendum et des élections, cette institution, sans fondement légal ni légitimité populaire, tente de recruter de nouveaux membres pour les Bureaux Référendaires Départementaux (BRD) et les BRC Communaux (BRC). Mais qu’est-ce que cet acronyme sorti de nulle part ? Loin de renforcer la crédibilité d’un processus de réforme, cet avis de recrutement, dépourvu de toute référence juridique, plonge encore un peu plus la République dans l’arbitraire et l’opacité.
L’ancien parlementaire Serge Jean-Louis a opportunément rappelé que la Constitution de 1987, ratifiée par des millions d’Haïtiens vêtus de blanc, fournit un cadre précis pour son amendement. En effet, aucun texte juridique ne mentionne ces fameux « BRC ». Ce flou délibéré, orchestré par des conseillers accusés d’opacité dans leurs décisions, est une insulte flagrante au processus démocratique. En cherchant à ajouter de nouveaux visages à un édifice déjà discrédité, le Conseil électoral illégitime démontre son mépris pour les principes fondamentaux de l’État de droit.
Ce simulacre de réforme constitutionnelle, masqué sous le prétexte de recrutement, met une fois de plus en évidence l’incompétence et l’irresponsabilité des acteurs politiques en place. Plutôt que de proposer des mécanismes transparents et inclusifs, ils s’engouffrent dans des initiatives improvisées sans base légale. Ce faisant, ils trahissent l’héritage des générations qui se sont battues pour la démocratie participative, et en particulier l’esprit de la Constitution de 1987 qui, malgré ses défauts, reste un repère symbolique pour le peuple haïtien.
Faut-il encore tolérer des individus qui, dans leur quête de pouvoir, de soif d’argent facile et de contrôle, continuent de traîner la République dans la boue ? La société civile, les organisations citoyennes et les défenseurs de la démocratie doivent demander des comptes à ces institutions illégitimes qui s’arrogent des prérogatives infondées. L’heure n’est pas à l’acceptation passive, mais à la résistance active pour préserver les acquis démocratiques et empêcher qu’un projet dépourvu de légitimité ne sape les fondements mêmes de la République.
cba
