Malgré les accusations de corruption qui pèsent sur trois de ses conseillers, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a procédé, le 18 décembre, à la nomination de nouveaux responsables municipaux dans les villes clés de Port-au-Prince, Pétion-Ville et Tabarre.
Ces nominations, annoncées lors du Conseil des ministres, alors que le pays s’effondre sous le chaos et l’intransigeance des groupes terroristes armés, visent « officiellement à optimiser la gestion municipale et à répondre aux défis persistants des services publics dans ces communes stratégiques ».
Informations à prendre au conditionnel. À Tabarre, fief de Jean-Bertrand Aristide, qui a soutenu Leslie Voltaire au sein du CPT, Arsonval Alexandre assumerait la présidence du conseil municipal, accompagné de Wilner Étienne et de Gemima Lovelace. À Pétion-Ville, la présidence serait confiée à nouveau à Kesner Normil, assisté d’Amazan Staco et de Blandine Beauvais, selon les informations obtenues par nos sources. Enfin, à Port-au-Prince, capitale du pays en proie à la violence des gangs, Youri Chevry a été désigné président du conseil municipal, secondé par Sterline Pierre-Louis. M. Chevry devrait retrouver une municipalité ravagée par les gangs fédérés, selon certaines critiques, par le régime PHTK, qui l’avait contraint, en 2020, à se mettre à l’abri des « persécutions politiques ».
Quant à la Cité de l’Indépendance, municipalité, selon des citadins, qui n’est « ni gérée ni administrée », les noms des prochains membres du conseil municipal sont toujours attendus, à moins de trois semaines des festivités de commémoration de l’Indépendance nationale.
Ces nominations interviennent dans un contexte de défiance croissante à l’égard du CPT, accusé de ne pas répondre aux attentes de la population face aux défis locaux, notamment en matière de sécurité, d’assainissement et d’accès aux services essentiels. Si ces nouvelles équipes municipales parviennent à restaurer un semblant de confiance à travers des actions concrètes, elles pourraient atténuer les tensions. Dans le cas contraire, elles risquent d’accentuer les critiques contre le CPT, déjà fragilisé par les scandales et les échecs accumulés.
